Histoires d'eau



Les métiers autour de l’eau


 

La seine, est un moyen tout puissant de production pour l’industrie. Meuniers, bouchers, tripiers, écorcheries, massacreries, tueries, abattoirs, hongroyeurs, drapiers, mégissiers, corroyeurs, tanneurs, chamoiseurs, pelletiers, blanchisseurs, chapeliers, teinturiers, papetiers, ceux qui s’occupent de laine, toile, peaux, cuirs, poterie d’étain, épinglerie, ganterie, tisseranderie, fabrication des alènes, des contrepointes, du bougran (tissus de différentes sortes), des basanes, des cordes, des armes blanches, de la fonte des métaux… recherchent le bord de l’eau pour s’installer.

 

Les blanchisseries de toile, de fil ou de lin, puis de coton, les teintureries et les tanneries sont, depuis leur origine, échelonnées sur le cours d’eau de Pétal ou des Trévois, et en occupent les deux côtés, jusqu’aux remparts.

 

C’est au XII° siècle et surtout dans le troisième quart, que sont mentionnés le plus grand nombre de moulins, qui, établis pour la mouture des grains, servent plus tard à la fabrique du papier, à celle du tan, au blanchiment des toiles, au foulage des draps, à la poudre.

 

Au XIII° siècle remonte la construction des Boucheries sur la Seine, contemporaine de celle de l’ancien abattoir, placé au-dessous du moulin de Jaillard.

 

En 1260, sur le canal des Trévois se placent les blanchisseries, et six siècles plus tard, les bonneteries.

 

Les fabriques de draps occupent le quartier de Croncels, les ateliers des teinturiers, puis ceux des tanneurs.

 

Lorsque les eaux de la Seine sont amenées dans le quartier des Tanneries, elles remplissent les fossés laissés à sec par le retrait de celles de la Vienne et les industries, dont l’eau constitue l’un des principaux agents, et se localisent sur le réseau presque inextricable de ces petits canaux. En 1319, de nombreux tanneurs sont installés près de la rivière Seine, sur le ru Cordé, qui jette ses eaux dans la Vienne.

 

En 1346, on fabrique du papier au Moulin-le-Roy.

 

La manufacture des papeteries en France, doit son origine à la ville de Troyes. Au XVII° siècle, la papeterie occupe alors 40 moulins sur le cours de la Seine.

 

La fabrique de draps est à Troyes, pendant les XIV°, XV° et XVI° siècles, l’industrie dominante.

 

La fabrication de la toile amène nécessairement la création des blanchisseries qui lui donnent le beau blanc nécessaire pour la vente. Aussi, dès le XVI° siècle, nous trouvons plusieurs blanchisseries établies sur le cours de la Seine. Elles sont très réputées, on en signale « les fines blanchitures ». En effet, les eaux de la Seine ont une propriété singulière, non seulement pour dégorger les étoffes et pour toutes les teintures, mais encore pour le blanchissage des toiles que l’on fait blanchir « dans ces belles et agréables prairies arrosées d’une infinité de canaux de la Seine ».

 

En 2003, du traitement des eaux usées à la distribution d’eau potable, les métiers de l’eau génèrent environ 180.000 emplois directs et indirects, notamment dans les collectivités territoriales.

 

Dans le secteur de l’environnement, qui représente environ 320.000 emplois, les métiers de l’eau occupent une large place. Pour traiter, distribuer, assainir, épurer et surveiller l’eau, les entreprises mais aussi les collectivités locales, l’Etat et les associations recrutent toutes sortes de profils, du CAP aux ingénieurs en passant par des bacs pro et des BTS.

 

Les communes et structures communales, qui ont une responsabilité directe très importante en matière de lutte contre la pollution, distribution et assainissement, constituent les principaux demandeurs.

 

Parmi les métiers de l’eau, les moins qualifiés, souvent payés au Smic, on peut citer ceux d’égoutier et de goûteur d’eau, qui ne nécessitent aucun diplôme. Pour devenir garde-pêche, il faut passer un concours organisé par le Conseil supérieur de la pêche, accessible aux titulaires d’un brevet des collèges. Chargé de la prévention, de la surveillance et de la répression, le garde-pêche doit aimer travailler au grand air. Le technicien de réseau d’eau potable assure pour sa part le bon fonctionnement des réservoirs et des canalisations, pour que le consommateur bénéficie d’une eau de qualité, à la bonne pression. Pour exercer ce métier, il faut un CAP assainissement et collecte des déchets liquides spéciaux, un CAP agent de la qualité de l’eau, un CAP ou un BEP d’électromécanicien, ou un BAP pro électromécanique et maintenance des systèmes automatisés. Le fontainier, lui, est chargé de vérifier et de réparer les tuyaux, pompes et vannes d’un réseau local pour le compte d’une collectivité territoriale ou d’une société de traitement et de distribution des eaux.

 

C’est pour les titulaires d’un diplôme d’ingénieur, d’un DEA ou d’un DESS, que les perspectives sont les plus nombreuses.

 

Gestionnaires de réseaux, hydrobiologistes, chimistes, hydrogéologues, hydrologues, hydrauliens, techniciens en irrigation, ingénieurs sanitaires, responsables de stations d’épuration… Autant de métiers qui évoluent très vite et nécessitent par conséquent un effort important de formation continue.

 

Depuis 1991, la directive communautaire, relative aux eaux urbaines, invite les agglomérations européennes à s’équiper de matériel aux normes. D’où une recherche accrue, partout en Europe, de personnel qualifié spécialisé dans ce domaine.

 

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