Histoires d'eau



Les Ponts

Le pont Voltaire
Le pont Voltaire


Anciennement, la ville de Troyes (appelée la Petite Venise) est traversée par des canaux, rus ou traversins d’inégale largeur, perpendiculaires aux rues et nécessitent donc l’établissement de très nombreux ponts.

Ils portent le nom de rues qu’ils relient : ponts de l’Eau-Bénite, de la Pie, de la Courtine, de Jargondis, de la Grande et de la Petite Tannerie, de la rue Perdue, des Jacobins.

Certains tiennent leur nom de leur vétusté : Pont-des-Planches, Pont-qui-Tremble… d’autres, du quartier, comme celui du Pied-de-Cochon, ou du nom sous lequel passe les eaux : du Joli-saut (appelé autrefois le Pont Charlemagne ou Saut Périlleux), du Gouffre, près du Bouillon de Croncels ou du Déversoir, le pont du Noyer aux Enfants (qui enjambe le ru Cordé).

Presque tous sont munis de ponts-levis, qui seront remplacés par des ponts en pierre et en bois.

Les grands ponts servent à traverser la Seine et les cours d’eau voisins, coupant les grandes rues et les grands chemins.

Les petits ponts jetés sur les canaux inférieurs, ont été édifiés en raison du développement de la population.

Le pont de Saint-Quentin est à la charge de l’usine de ce nom et celui de Juilly sur la douve du fossé derrière l’église des Jacobins, à ces derniers.

L’évêque a à sa charge le pont Ferré rue de la Cité, et le pont de la Crosse, et il y perçoit un droit de péage.

A partir du X° siècle, il y a des péages sur les ponts. Le pont de Jaillard à côté du moulin appartient au chapitre Saint-Pierre. C’est un pont-levis que les chanoines entretiennent et ont le droit de fermer en certaines circonstances, comme en 1581, quand ils prennent prétexte de la maladie de la peste qui sévit à Troyes, ainsi que le pont en Bourbereau, établi sur la Vienne.

En 1500, les portes du Beffroy, de la Madeleine, de Saint-Jacques, de la Tannerie, de Croncels, de Saint-Dominique sont garnies d’un pont-levis.

On trouve aussi sur les nombreux cours d’eau que traverse la chaussée de Pont-Hubert : les ponts aux Oies, aux Cannes, de la Croix, des Roises, des Quatre-Ormes, des Flottages, du Labourat.

Après le terrible incendie de 1524, le maire ordonne la démolition des ponts jetés sur les canaux de dérivation, afin de mieux se rendre compte de la circulation. Ils ne sont rétablis que plusieurs années après. Les grands ponts sont aussitôt remis en état.

Le pont de la Salle est le plus fréquenté car faisant communiquer la Grande rue de la Cité, l’Hôtel de Ville avec la Cathédrale, et les rois de France y passent lorsqu’ils font leur entrée solennelle à Troyes 

En 1675, il y a 46 ponts à la charge de la Ville et 22 à celle des habitants. Le Conseil de Ville donne même à une rue le nom de Rue des Ponts.

Près de la rue Kléber, le pont des Cailles, jeté sur un traversin, donnait une curieuse perspective de lavoirs et autres édicules suspendus sur un lit d’eau saumâtre.

Situé sur une importante voie de communication, il verra au cours de sept siècles d’histoire, se dérouler des événements nombreux : passages de souverains et de princes, invasions, mouvements et réjouissances populaires divers. De Jeanne d’Arc à Louis XV, de nombreux et éminents personnages et de fastueux cortèges traversent sur ce pont ce modeste cours d’eau. Le 3 février 1814, au lendemain de la bataille de La Rothière, Napoléon, accompagné de son Etat-Major, entre à Troyes. Le groupe de cavaliers s’arrête alors sur le pont des Cailles, l’Empereur descend de cheval, et se dirige vers le Rû, afin de satisfaire un besoin naturel urgent. Ce fait a frappé les nombreux badauds qui se pressaient avec curiosité sur le passage des troupes impériales. Lucien Morel a écrit ce quatrain humoristique :

Napoléon rentrant à Troyes

Fit sur ce pont de mélodrame,

La chose qu’en des temps anciens

Gargantua, de Notre-Dame,

Faisait sur les Parisiens.

 

Le pont de la Croix, sur la chaussée de Saint-jacques est en bois, avec au milieu une croix de la Trinité.

 Un pont formé de deux planches posées sur un arbre fendu en deux, conduisait de Notre-Dame-en-l'Isle à l'Ecorcherie. 

Le Pont près l'hostel de la butte des arquebusiers servait pour entrer dans le cloître saint-Etienne.

Le Pont Sainte-Catherine, dont les arches enjambent le canal de la Planche-Clément, avec trois arches surmontées de deux tourelles et d'un mur haut, et flanquées sur la gauche d'une grosse tour dite Tour d'Hercule.

Le pont au-dessous de la Tour Boileau, sous lequel il ne passe pas d'eau.

Le pont au Saffran, composé de deux arches de pierre, sur la chaussée de Saint-Jacques allant à Pont-Hubert.

Le pont  de la Girouarde, devant la porte du même nom, comprise dans la première enceinte de la ville, remontant aux premiers siècles de notre ère, reposant sur 3 arches construites avec les pierres réputées de Bourguignons, reliant la Grande Rue (rue Georges Clémenceau) à la rue de la Cité, donnant passage entre l'Hôtel de Ville, l'Hôtel-Dieu et la Cathédrale. . Il était le plus fréquenté de la ville et les rois de France l'empruntaient lors de leurs entrées solennelles à Troyes. Ses dimensions : 8 m,25 de long et 4 de largeur.

  Le pont  des Cordeliers composé de 3 arches, appelé parfois pont des Bains ou des Cannes, " déconstruit " en 1792.

 

            Voici le nom d’autres ponts : près de l’enseigne le Grand Yvert, contre l’hostellerie du Sauvage, près du presbytère de Saint-Jean, de Nerveaux, du pré de Lion, de Trifouere (à l’entrée de Bréviandes), de la Fontaine, du Hault Doz, le grand pont, le pont au Saffran, de Breban, de Linçon, du Renard qui pêche, de Saint-Nicolas, de la Vierge, de la rue du Moulinet, les 3 ponts de la rue des Cornes, de la Chaussée des prêtres, de Vienne, de la Croix, aux Roises, du Cavalier, de la Rioteuse, de la Planche-Quesnat, de la rue de Saint-Aventin ou de la rue des Guillemets ou près de l’église Saint-Aventin, du faubourg Saint-Martin Bruley de Saint-Quentin, aux Oies, des Quatre Ormes, … … 

            En 1754 sont construits les ponts en pierre du faubourg de Preize et de Saint- Jacques.

Sur la chaussée de Saint-Parres-aux-Tertres, en 1755, en remplacement du pont des Pourceaux, et de celui des Cochons, dont l’entretien devient trop coûteux, on dérive les cours d’eau sur lesquels ils sont jetés et on les réunit en un seul. Les travaux de ce Grand pont de Saint-Jacques (Pont de Foissy) sont le but des promenades des désœuvrés de la Ville.

 En 1892, en vue de la navigation sur la Haute Seine des ponts tournants sont construits : de la rue de la Cité, de la rue Passerat et de Danton, pour permettre aux péniches de passer, avec l’écluse devant le cirque. Détruits à la fin de la guerre en 1944, ils sont reconstruits en fixes, les 2 derniers disparaissent lors de la couverture du canal.

En 1945 le Conseil décide la reconstruction des ponts détruits par les allemands : Pont de la Moline, Pont-des-Champs, Pont de la Papeterie, Pont du Mail des Charmilles, Pont Michelet, Pont de l’Abattoir, Pont Prévost (sur le mail des Charmilles, en béton armé, reconstruit à l'identique, mais avec des trottoirs passant de 1 m à 1,50 m), en 1956 c'est celui de la Pielle (ce petit pont en bois, vétuste, n'étant plus utilisé depuis 1894, avait été rétabli provisoirement). En attendant, plusieurs passerelles avaient été jetées, évitant aux piétons de trop grands détours.

En 1979, le quartier des Charmilles n’est relié à la tête du Bouchon de Champagne que par le pont situé dans le prolongement de la rue Michelet. Dans le souci de mettre un terme à l’isolement de ce quartier, le conseil adopte la création du pont qui, situé dans le prolongement des rues Fortier et Marguerite Bourgeoys, joint le mail des Charmilles au boulevard Henri Barbusse.

En 2007, le pont de la rue de la Cité est élargi.

En 2010, 39 ponts sont encore gérés par la Ville de Troyes (+ 6 sur les voies SNCF). Par la CAT, les 3 sur Pompidou et 8 autres, et le Conseil Général le reste.

 

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