Dès les premiers siècles de notre ère, la navigation fluviale joua un rôle essentiel dans le développement économique de l’Aube, principalement de Nogent-sur-Seine. Son port d’embarquement était considéré dès le Moyen Âge, comme l’un des plus importants depuis la source du fleuve jusqu’à Paris. Il prit même la première place lorsque, le 20 mars 1340, Philippe de Valois créa les greniers à sel. Nogent devint alors le centre de distribution de la précieuse denrée pour la Champagne et la Brie. Au XVIII° siècle, le trafic des bateaux tant français qu’étrangers devint considérable, sur le quai du port de Nogent, on embarquait de la farine et du blé à destination de Paris, Lyon, Marseille. Jusque vers la moitié du XIX° siècle, on expédiait une moyenne annuelle de 250.000 hectolitres d’orge à destination des brasseries parisiennes, 60.000 hectolitres d’avoine et 300.000 bottes de foin. Il passait à Nogent, une moyenne annuelle de 900 barges accouplées. Arrivaient également jusqu’au port les vins de Bourgogne et du pays nantais. Il passait environ 250 trains de bois, une soixantaine de bateaux transportant du charbon, une quarantaine de bateaux chargés de planches de peuplier, une soixantaine transportait le fer des forges de Lorraine, une vingtaine de la boissellerie, des pelles, des sabots, des attelles. A la remonte, les bateaux revenaient chargés de meubles, de bois, de bois de teinture, de denrées coloniales, de plâtre, de verrerie, de cordages… Parallèlement au transport des marchandises, le port de Nogent-sur-Seine assurait, en 2 jours, chaque semaine, celui des voyageurs vers Paris par coches d’eau. Le jeune Bonaparte, revenant de Brienne, s’y embarque pour la capitale et Gustave Flaubert décrit le voyage de son héros, Frédéric Moreau, lorsqu’il vint passer ses vacances dans la ville où habitaient ses parents. Il débarquait sur le port aux coches. Le développement considérable de la navigation au cours des XVIII° et XIX° siècles entraina la réalisation d’importants travaux d’entretien et d’aménagement dans le port de Nogent-sur-Seine. C’est durant cette dernière période que l’on vit fortement décroître l’activité du port. En 1968, la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Aube décida de prendre en charge l’aménagement d’un nouveau port public destiné aux installations industrielles et de 6 ports privés. Ainsi reconstitué, le nouveau port de Nogent possédait une capacité de stockage en silos de 150.000 tonnes. Il faut aussi noter une chute régulière du trafic céréalier par l’intermédiaire du port public au profit des ports privés dotés d’installations plus performantes. Devenu le second port céréalier français après Corbeil, Nogent-sur-Seine peut se hisser au premier rang, lors de la mise à grand gabarit de la Seine, attendu depuis 1988 ! Avec une liaison directe jusqu’au Havre, c’est un atout majeur pour le développement économique du département de l’Aube. A terme, la future liaison Seine Nord Europe permettra de relier, par voie fluviale, Nogent-sur-Seine à tous les ports du nord de l’Europe (Anvers, Rotterdam, Amsterdam…). Construit en 2009, le Port de l’Aube, situé dans la zone des Guignons, a été mis en service le 1er septembre 2011. Les quais sont longs de 420 mètres.
Pendant plusieurs siècles, la Seine a donc été couverte de bateaux.
La rivière de la Vienne, elle aussi, a été dans le passé, utilisée pour transporter notamment les produits que les maraîchers établis à Chicherey et à Montier-la-Celle amenaient par bateau au port de Croncels de Troyes.
Vers 1420, les eaux de la Vienne qui jusque là se jetaient dans les fossés de la ville à la hauteur de la Tour Boileau, sont détournées et dirigées directement dans le canal des Trévois, et donc le transport par nacelles cesse complètement sur ce cours d’eau. Les bateaux fréquentent également la Barse et déposent au XV° siècle leur chargement dans un port aménagé sur l’ancien bras de la Seine, ou Bâtarde, aux approches du prieuré de Foicy.
En 1424, le maire, Jean de Dinteville, fait modifier et exhausser le déversoir de Croncels. En raison de ces travaux, le transport par nacelles des produits de la Vouise, de Chicherey et de Montier-la-Celle, et autres matières, cesse au port ou gué de Croncels. En 1431, le voyeur perçoit 3 sous 4 deniers tournois sur chaque bateau passant au moulin de Pétal, pour gagner ce port.
Pendant l’été de 1437, Charles VII fait assiéger Montereau. La ville de Troyes contribue à ce siège mémorable, par l’envoi de matériel qui est chargé au port de Fouchy.
En 1450, pèse une taxe sur les marchandises qui descendent la Seine ou sont déchargées au port de Pont-Hubert. La ville demande la suppression de cette taxe, qui cause un préjudice au commerce.
En 1457, la Barse a son port au-delà du bourg Saint-Jacques.
Dès 1484, Pierre Largentier, maître teinturier, fait don aux habitants de tous les droits qu’il a sur une place appelée le port de Croncels, afin d’y descendre toutes les marchandises amenées à Troyes.
En 1497, le maire fait travailler aux fortifications et refaire en maçonnerie l’étage supérieur de la Tour-au-Mitre, avec les pierres provenant du château de Juilly-sur-Sarce, amenées en bateau du port de Chappes en celui de Croncels.
Le 18 juin 1500, le maire achète un jardin, pour agrandir le port de Croncels, et le convertit en port au bois. Le port de cette rivière est près du grand pont tirant vers Foicy.
En juillet 1506, le port de Saint-Jacques est engrèvé, ce qui gène la navigation des bateaux. On procède au curage. Un contrat de 1510, constitue une rente sur un jardin employé à élargir le port de Croncels.
En 1515, les bateaux suivent le canal de la Moline et arrivent au port de Saint-Jacques, où arrêtent les bateaux venant de Paris, Nogent...
En 1526, Troyes a ses ports : celui de la Barse, celui de la Seine, en amont, près de la porte de Croncels, et son port d’aval près de la porte de Saint-Jacques.
En 1552, la Laigne, pour le flottage des bois, amène les arbres du Cruzy, Pimlelles… dans la Seine à Polisy et à Troyes, au port du Vouldy.
En 1627, M. d’Aubeterre est maître des ports à Troyes.
En 1647, le pont de Saint-Julien est démoli par l’effet du flottage, mais ce n’est qu’en 1723 qu’on aménage à l’amont. Il est proposé de reporter le port en aval de Troyes, vers le pont de Châlons. La motion suivante est votée : « mise à l’étude de la suppression du canal en eau entre le port et un point choisi en aval de Troyes et remise à la Ville du canal désaffecté. Ces travaux permettraient d’utiliser les chômeurs au lieu de leur donner des secours qui sont démoralisateurs et improductifs, et ce genre de travail est particulièrement approprié à l’emploi d’un grand nombre de chômeurs ».
En 1927, le port est constitué par le quai oriental du bassin du canal, et comprend une longue bâtisse utilisée comme entrepôt par la Compagnie de Navigation. Un bureau d’octroi y est annexé. Une partie de la surface du quai, entièrement à découvert, reçoit en dépôt, les matériaux, et notamment les parpaings amenés de Nogent-sur-Seine par la voie d’eau. A cet endroit, s’entassent des piles de bois dont les intervalles « servent volontiers de… chalet de nécessité, en même temps que d’abri, discret et ombreux à souhait, aux tendres épanchements de certaines vertus peu farouches ».
Le trafic est loin de correspondre, non seulement à l’activité commerciale et industrielle de la région traversée, mais aussi aux dépenses élevées, nécessitées par la construction et l’entretien du canal de la Haute-Seine. Lors de la séance du conseil du 28 mars 1938, est adopté le déplacement du port de Troyes et le comblement du canal en amont du nouveau port. Le nouveau port sera établi sur la rive droite du canal, en aval et près du pont de chemin de fer de Châlons. Le nouveau bassin aura 300 mètres utilisables de quais droits, 35 m de largeur au plan d’eau, un terre-plein de 25 m de largeur au moins, avec bassin de virement de 50 x 60 m utiles. Est prévu également le prolongement, jusqu’à l’extrémité du port actuel, du boulevard Jules Guesde, qui est sans issue commode du côté de la ville. Le projet de construction du nouveau port est adopté le 15 octobre 1948 Le comblement du canal de la Haute-Seine, dans la traversée de Troyes, est subordonné à la construction du nouveau port aval, prévu au plan d’aménagement.
Le 8 avril 1949, le conseil adopte le rapport suivant : « 1) La cuvette du canal devra être laissée libre sur une largeur d’au moins 2 mètres, pour assurer l’écoulement des eaux nécessaires à l’alimentation du canal ; le talus du remblai devra être exécuté en pierres sèches ou en argile corroyée et damée et avoir une inclinaison de 5 de base pour 2 de hauteur, 2) Les travaux du comblement partiel devront être exécutés sous le contrôle du Service de navigation… 3) La Ville devra confirmer l’engagement de faire exécuter dès que possible un nouveau port à l’emplacement prévu, ainsi que les ouvrages d’alimentation du canal à sa nouvelle origine… ».
Depuis novembre 1992 est créé « Port Dienville », nouveau pôle de loisir aubois. Seulement, de novembre 1992 à mai 1993, Port Dienville a accueilli 47.991 visiteurs ! En fait, l’affluence de Port-Dienville est très saisonnière.
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