J’ai raconté la légende de la fontaine Saint-Georges d’Etourvy qui pouvait témoigner de la fidélité des femmes.
A quelques pas, dans une propriété communale, alimentée par les eaux de cette source Saint-Georges, il y a un ancien moulin dont la vocation fut autrefois, bien évidemment de faire de la farine, mais aussi dans lequel on broyait, cuisait et pressait les farines oléagineuses afin d’en extraire l’huile, bien entendu, de façon artisanale.
On peut y trouver encore, presque intacts, les matériels traditionnels dont les anciens se sont servis autrefois et qu’ils n’ont abandonnés qu’après la guerre 1939-1945.
Deux constructions de pierre sont accolées en L.
L’une sur la route, offre au visiteur son porche d’entrée imposant et l’autre est édifiée à cheval sur le lit du Landion, la rivière qui sourd de la fontaine Saint-Georges.
Le premier bâtiment semble avoir habité les écuries de part et d’autre du passage par lequel on accède au moulin lui-même.
Le second édifice, plus important, comprend une grange, l’appartement du meunier, la chambre des appareils à moudre le grain et l’huilerie.
C’est l’eau qui fournissait au moulin l’énergie nécessaire au fonctionnement des différents engins, par l’intermédiaire d’une turbine qui serait encore capable de produire une quantité non négligeable d’électricité.
L’axe de cette turbine communique par un système de pignons métalliques dentés de buis avec chacun des appareils, notamment les meules. Il les pouvait entraîner à la volonté du meunier, grâce à des engrenages cylindriques ou coniques selon que le mouvement devait se transmettre en parallèle ou à angle droit.
Quand, en saison sèche, l’eau venait à manquer, l’ensemble était à l’origine, relié à un manège installé dans la grange, et que faisaient tourner 2 ou 3 chevaux. Il a été ensuite remplacé par un moteur, qui est toujours en place, en partie basse du bâtiment, et qui était relié aux transmissions d’origine par des poulies de bois pleines et des courroies.
Tout était donc prévu pour que le moulin puisse remplir son office quelle que soit la saison, quelles que soient les conditions météorologiques.
Trois phases étaient nécessaires pour la fabrication de l’huile.
Il fallait en premier lieu broyer la graine… souvent de noix. Une énorme meule de pierre, verticale, qui tournait autour d’un axe de bois pour écraser la marchandise que fournissait le client, ceci sur une table de pierre circulaire horizontale. Une raclette fixée à la base du pivot de la meule évitait que les produits broyés ou non s’amassent au centre de l’engin, elle les ramenait sous la meule afin qu’ils achèvent d’y être malaxés.
Ensuite, les graines broyées étaient versées dans une sorte de chaudron fixé sur un foyer maçonné de pierres et fonctionnant au bois. Dans ce chaudron tournait une lame métallique destinée à « empêcher que ça attache ».
La troisième opération était le pressurage qui s’effectuait dans 3 bacs de pierre surmontés de 3 vis presseuses, le tout enfermé dans une charpente composée de 8 poutres jumelles solidaires entre elles.
Après leur cuisson, les graines broyées étaient « enfermées dans un sac » avant d’être déposées dans chacun des bacs de pierre. La presse descendait. L’huile alors s’écoulait par un orifice pratiqué au devant de la cuve de pierre. On la recueillait dans des buires (cruches) de grès. On ne perdait pas le tourteau (résidu solide obtenu après extraction de l’huile) qu’on employait à l’alimentation des bovins.
M. Guérin, l’ancien maire a commencé de protéger, puis de restaurer ce moulin.
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