Un peuple vit de son histoire et son histoire est inscrite, pour une large part, dans ses parchemins et ses papiers.
Quand les populations irritées ne les ont pas brûlées, la Révolution confisque les archives des châteaux et des abbayes pour les intégrer dans le domaine public, à titre de richesse nationale. Il s’y joint aussitôt l’avalanche de documents administratifs.
La loi du 5 brumaire an V prescrit la réunion des archives des districts aux chefs-lieux. Une loi prescrivit, à cette date, la réunion des archives des districts aux chefs-lieux. Arcis, Bar-sur-Aube, Nogent, Bar-sur-Seine, Ervy, centres des dépôts du département depuis 1790, versèrent leurs pièces au district de Troyes.
Cependant, rien n’a été préparé pour recevoir un dépôt de cette importance. En 1794, d’abord installés à l’abbaye de Notre-Dame-aux-Nonains, les ballots de pièces diverses entrent des combles de la Préfecture aux recoins de la Halle au Blé. Pendant ces trajets, nombre de registres du plus haut intérêt, se transforment en cornets à marrons chez l’épicier.
Elles sont transférées en 1852, quai du Comte Henri, dans un bâtiment de style Napoléon III, à l’entrée duquel trônent 2 lions.
Arrivées à saturation en 1956, les archives sont transférées dans l’ancienne usine de la Société Générale de Bonneterie aux Tauxelles (rue Etienne-Pédron), et les magnifiques lions en pierre sont transportés dans la cour de la préfecture en 1957.
Mais après quelques années, on convient que cette place, qui semblait immense, s’évanouit très vite devant les entrées multipliées. Malgré les consoles qui supportent les ceintures de livres qui entourent la grande salle jusqu’au plafond, elles fléchissent sous les tonnes qu’elles doit supporter, et par répercussion, les murs eux-mêmes plient.
De toutes les administrations arrivent des ballots que l’on n'ose même plus déballer ! On les jette pêle-mêle dans un tumulus improvisé sur le dallage !
De lourds paquets sont transportés à l’Ancien Evêché, on en entasse au second étage du Grand Séminaire…
Le dépôt des Tauxelles que l’on croyait établi pour un siècle, qui semblait immense, s’évanouit très vite devant les entrées multipliées.
En 1986, les Archives départementales sont placées sous la responsabilité des conseils généraux.
Celui de l’Aube construit en 1988 les bâtiments actuels, climatisés, avec 40 kilomètres de rayonnages. Les gros cubes de béton que l’on voit, ont une température de 18°, l’hygrométrie est de 55%. Elles sont constantes.
Ils contiennent des trésors !
On y trouve une mine de documents, certains très rares et d’une grande richesse, comme les archives de l’abbaye de Clairvaux et de tous les établissements religieux confisqués à la Révolution, les archives personnelles du gouverneur de la Saxe au XVIII° siècle, ainsi que d’importants fonds modernes.
Il y a plus d’1 million de documents antérieurs à 1789, les diplômes originaux des rois de France, les Bulles de plusieurs papes, les chartes des comte de Champagne…
L’original le plus ancien est un diplôme de Charles-le-Chauve (petit-fils de Charlemagne), de 854, confirmant les privilèges de l’abbaye de Montiéramey.
Les Archives de Troyes renferment le plus ancien registre de papier de chiffon qui existe en France. Il vient de l'abbaye de Montiéramey, et date de 1309.
Il y a l’acte de baptême de Georges Danton de 1759, le plan aquarellé de la construction du clocher de l’église de Dienville de 1775, le plan général d’alignement de la ville de Troyes intra-muros de 1852, la vue extérieure et les blasons de l’église d’Aulnay par Charles Fichot…
Le public y est admis gracieusement de tout le département, de France ou de l’étranger.
C’est le seul endroit où l’on peut faire son arbre généalogique, en consultant sur microfilms l’état civil du XVI° au XX° siècle.
Mais aussi reconstituer l’histoire de sa maison, de son quartier, de son village, avec le cadastre depuis Napoléon, consulter la presse locale depuis 1820, ou préparer un exposé, un mémoire universitaire…
Pour répondre rapidement à vos demandes, les employés utilisent 2 tricycles !!
Ne gardez pas dans vos greniers, placards, des documents personnels, d’entreprise, d’association… déposez-les aux Archives départementales, vous enrichirez ainsi la mémoire du département ! Tél. : 03.25.42.52.62.
Vous pouvez consulter le site internet HTTP://www.archives-aube.com sur lequel vous trouverez déjà de nombreux documents numérisés.
Fin novembre 2013, Nicolas Dohrmann, directeur des Archives de l'Aube a reçu la visite d'une quinzaine de conservateurs de pays d'Amérique latine.
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