La Ville-aux-Bois est nommée « le Petit Poucet de l’Aube ».
C’est la plus petite commune du département et son territoire est planté des deux-tiers en bois. Trois étangs agrémentent l’environnement.
Elle fait partie de la Communauté de communes « de Soulaines Dhuys ».
Le village de La Ville-aux-Bois se compose de 19 habitants.
Le Château avait été bâti au début du XVIII° siècle par un membre de la famille de Tance (Claude vraisemblablement) qui possédait la seigneurie de Ville-au-Bois-Epothémont et Remy-Mesnil (aujourd’hui partie de la forêt d’Epothémont).
Cette demeure avait belle allure, bâtie en brique et pierre, elle était précédée d’une cour d’honneur close par de belles grilles ouvragées qui furent transportées, lors de la démolition du château, à Wassy (Haute-Marne), au « Château Pissot », au début du XX° siècle.
Derrière, s’étendait jusqu’à la forêt un tapis vert, bordé de grands arbres.
Une source « Goule du Moulin à Vent », située à la lisière de la forêt, captée, alimentait ces lieux en eau potable.
En équerre à gauche de la façade s’élevaient des communs importants, dont subsiste encore une construction basse à toiture en forme de carène de bateau.
En 1789, ce château était habité par Jean-Baptiste Antoine de la More, Conseiller en la Chambre des Comptes du Barrois, seigneur d’Epothémont et Remy-Mesnil. Il y vint vers 1766, époque de son mariage avec Mademoiselle Marie Marguerite de Saint-Vincent, descendante par alliance de la famille de Tance (Seigneurs de Ville-au-Bois et Epothémont depuis le XVI° siècle). De leur union naquirent 2 fils et 1 fille : Jean-Baptiste Marie Bercaire, comte de la Morre, Claude Antoine, baron de la Morre-Villaubois, Françoise Florentine de la Morre.
Sous la Révolution :
Les châtelains de Ville-au-Bois et leur fille (les 2 fils émigrèrent) auraient dû passer la période troublée de la Révolution en toute quiétude dans leur belle demeure. En effet, le village était peu important, perdu dans la forêt ne comptait que 16 ménages en 1787.
La Convention, par une loi publiée le 21 mars 1793, institua auprès des municipalités, des « Comités de Surveillance », qui avaient mission d’espionner, dénoncer et faire appliquer les lois terroristes. Dès le 11 Messidor An II (10 novembre 1793), le Comité de Surveillance de La Ville-au-Bois est constitué.
Des dénonciations eurent lieu, et plusieurs délateurs se présentèrent.
Le 3 décembre, il fut « annoncé au son de la caisse dans tous les endroits de la commune où il est usage de le faire, qu’il est du devoir de tous les citoyens de ce lieu, de déclarer dans les 24 heures au greffe du Comité « toutes les personnes qui, par leur conduite et leurs propos "arrestatiques", se seraient montrés ennemis de la Révolution…» : par exemple, Jean Laurain déclara au Comité qu’il avait été dit par la « femme Morre que l’on célébrait des fêtes et que l’on chantait des Te Deum et que l’on s’en repentirait ». « Un autre dénonciateur nommé Edme Laurain a entendu dire à la femme Morre qu’un assignat de 500 livres ce serait peut-être pour torcher son derrière »… En clôture de la séance du 3 décembre 1793, nous lisons : « Nous, le Comité citons le citoyen et les citoyennes de ne point s’écarter de leurs bâtiments… ». En dessous se trouve cette déclaration écrite de la main de J-B. de la Morre : « Je soussigné m’engage et promet de ne point sortir de ma maison, ni du finage de Ville-au-Bois non plus que mon épouse et ma fille et de laisser l’entrée toujours de ladite maison au Comité de Surveillance et à toutes autres personnes pourvues d’ordre par les autorités constituées ». Le 30 Frimaire (30 décembre) suivant, les membres du Comité se transportèrent chez les nobles et les particuliers pour faire la recherche de toutes les argenteries monnayées et non monnayées. 28 citoyens (dont le châtelain) déclarèrent avoir et posséder quelques bijoux en or et argent et quelques pièces de monnaie : « le citoyen Jean Morre a déclaré avoir un crucifix et un cœur et une croix d’or et une épingle d’argent non monoyé, plus tout en or pour argent 102 livres argent monoyé… ».
Le 7 Nivôse An II (27 décembre 1793), à 10 heures du matin les membres du Comité se transportèrent en la maison de J-B. Morre pour faire la visite des papiers…
A la fin de l’année 1793, la cloche de l’église fut descendue ainsi que le crucifix.
A partir de Nivôse An II (fin décembre 1793) le Comité n’eut plus d’activité et le châtelain et sa famille ne furent plus inquiétés. Cependant, le 8 germinal An II (21 mars 1794) le châtelain est porté sur la liste demandée par l’agent national du District de Bar-sur-Aube, comme détenu suspect.
La dernière délibération du Comité de Surveillance de Ville-au-Bois eut lieu le 11 Messidor An II (29 juin 1794), clôturant la période de la Terreur au village.
Après le décès du Vicomte J-B. Antoine de la Morre et de sa femme (23 juillet 1832), Monsieur et Madame d’Astier, le 11 novembre 1839 en furent les propriétaires.
Quelques années plus tard, M. et Mme d’Astier vendirent tout le domaine et le château.
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