L’église Sainte Madeleine, une des plus anciennes de Troyes, est mentionnée dès 1157.
Elle mesure 48 mètres de long et 29,30 mètres de large.
La belle porte latérale nord est du XII° siècle.
L’église a la forme symbolique d’une croix encadrée de 4 collatéraux qui se prolongent par un déambulatoire à l’entour du chœur.
Le transept est séparé du chœur par le magnifique jubé de pierre construit en 1508, achevé en 1517 et inauguré le jour de Noël. Il figure parmi les sept restant en France, et reste toujours le plus célèbre en Europe. Véritable dentelle ciselée, il a été sculpté par Jehan Guayde, maître-maçon et architecte troyen de renom dans le style flamboyant, qui est inhumé en-dessous, avec son épitaphe où il dit " qu’il attendait la résurrection bienheureuse, sans peur d‘être écrasé ". Ce jubé est considéré comme un chef-d’œuvre d’élégance, de grâce, de fantaisie, en même temps qu’un tour de force, car d’une virtuosité étonnante. Il paraît suspendu dans le vide.
L’escalier du jubé a sa rampe garnie d’animaux fantastiques. Sur elle s’élève un Christ en Croix entre la Vierge et Saint Jean, statues du XVI° s.
Outre le maître-autel, 12 autels sont consacrés à saint Jean-Baptiste, saint Christophe, sainte Catherine, saint Nicolas, la Sainte Vierge et sainte Barbe, saint Claude, saint Thibaud, saint Thomas de Cantorbéry, saint Antoine, tous les saints, saint Jean l’évangéliste et saint Michel.
Le Chambellan de Charles VII fait bâtir la chapelle de Saint-Blaise, et fonde une messe quotidienne, qui doit être dite par " un prêtre idoine, bon homme, ni vicieux, ni concubinaire ".
Toute la statuaire est admirable : un saint Antoine, saint Michel terrassant le démon, une très jolie statue en bois de saint Robert portant dans chaque main une église, symbole des abbayes de Molesmes et de Citeaux, fondées par lui…
Mais surtout, l’autre gloire de la madeleine, est la très belle statue de sainte Marthe, " un des plus purs chefs-d'œuvre de la sculpture troyenne ", en pierre polychrome, qui suscite l’admiration...
Les archers de Troyes, ayant pour patron Saint Sébastien, martyrisé à coups de flèches au III° siècle, donnent à la Madeleine, une statue.
Les grandes verrières du chœur, aux couleurs éclatantes, les meilleures de l’École champenoise du XVI° siècle, représentent La vie de Saint-Louis, la Création du Monde, l’Arbre de Jessé connu du monde entier, la Passion du Christ, la Légende de Sainte Marie-Madeleine, l’Histoire de Constantin et l’Invention de la vraie croix….
Mais, Sainte-Madeleine était la paroisse des orfèvres. Leur Corporation a offert en 1506, la verrière centrale, qui expose la Vie de saint Eloi, la Prédiction de la naissance de saint Eloi, sa Naissance, la Légende de Saint Eloi, saint Eloi apprenti orfèvre, saint Eloi patron, lisant la Sainte Ecriture, secourant les voyageurs malheureux, son sacre, sa mort, saint Eloi sur son tombeau, avec les infirmes, les malades guéris, le duc de Thérouanne priant le saint pour obtenir sa guérison, la duchesse au tombeau du saint le remerciant d’avoir guéri son mari, et bien entendu les Armoiries des Orfèvres.
Sur le vitrail de la Passion figurent plus de 130 personnages.
Plusieurs tableaux sont attribués à Van-Oort, maître de l’illustre Rubens.
La tour renaissance de la Madeleine, a trois étages qui accusent 3 ordres d’architecture.
Une souscription paroissiale permet l’acquisition d’une horloge en 1536.
57 pierres tumulaires s’encastrent dans le pavé de l’église.
Sainte-Madeleine était la paroisse des gens de robe et des seigneurs, dont les hôtels occupaient une partie du voisinage.
Au XVI° siècle, 2 bourgeois voisins, Nicolas Fay et Isabeau Monnot son épouse, établissent une distribution de pain hebdomadaire, aux pauvres de la paroisse.
A la Révolution, le jubé de la Madeleine échappe de justesse à sa destruction, car une paroissienne dit aux ouvriers qui allaient y procéder, qu’il servait de soutien aux piliers et qu’ils allaient être ensevelis avec ! Ils se contentent de marteler les fleurs de lys.
En 1535, est construit un charnier du côté du midi, qui est fermé en 1778.
En 2008, la Ville de Troyes l’ouvre et le baptise "Jardin des Innocents ". Agrémenté d’arbustes et de rosiers blancs (les enfants y étant enterrés), il fait figure de découverte pour les visiteurs.
Aujourd’hui, près de 10 siècles après sa construction, l’église Sainte-Madeleine attire toujours les touristes du monde entier.
En 2011, l'église a reçu 63.000 visiteurs (monument le plus visité après la cathédrale).
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