Eglises, Chapelles de l'Aube



Eglise de Saint Parres-aux-Tertres



Si, à la sortie de Troyes, l’on empreinte la N 19 pour gagner Chaumont, une église domine tout le pays. Elle porte le nom comme la commune, du premier martyr troyen : saint Parre (voir dans le chapitre Religion, le sous-chapitre Saints, puis saint Parre).

         Grégoire de Tours déclare qu’au III° siècle, il existe sur le Tertre, une basilique élevée au-dessus de la tombe de Parre.

Les fouilles archéologiques menées sur la commune dans le dernier quart du XX° siècle montrent que Saint-Parres-aux-Tertres est construit sur une gigantesque nécropole. Des dizaines de sépultures (datées entre le II° et le VII° siècle) ont été mises au jour. Un sarcophage a même été ouvert en 1981. Le cercueil de plomb qu'il renfermait est exposé au musée de Troyes. Aux alentours de l'église, les sarcophages remontaient à l'époque franque. À ce titre, un petit musée a été érigé tout près de l'église. On peut y voir quelques sarcophages.

Aujourd’hui, l’église que nous trouvons à cet endroit, est édifiée au XVI° siècle.

Elle est bâtie en craie et a été très endommagée en 1940.

Les Monuments historiques la restaurent de 1954 à 1962.

Le plan est typiquement champenois, à 3 nefs. La nef centrale est terminée par un chevet polygonal.

A l’ouest, une belle tour de 1557.

La statuaire de cette église, est très riche : une Vierge à l’enfant travaillée dans le bois, un Saint Augustin assis, qui, de sa chaire, crosse en main, bénit son peuple, une Sainte Anne jeune qui instruit sa fille prédestinée.

A l’autel, une belle statue de pierre du XVI° s. représente Saint Parre décapité, portant sa tête sur son évangéliaire. Une châsse de bois du XVI° s., en forme d’église gothique, qui ne possède que quelques reliques, les principales ayant été emportées au X° s. en Wesphalie, où elles ont vénérées à Soest. Les os du crâne du Martyr sont placés dans un reliquaire de pierre, reproduisant le visage de la grande statue.

A admirer près de l’autel majeur, un magnifique Christ en croix du XVII° s. Egalement, un pur chef-d’œuvre du XVI° s., une Vierge en pierre, dite la Vierge aux raisins.

Chaque pilier porte sa statue : Saint Fiacre patron des maraîchers, Saint Memmie évêque de Châlons, Saint Nicolas en pierre peinte du XVI° s., avec les 3 petits enfants sortant du caveau…

Son portail sud est en gothique flamboyant. Il date de 1547. Les statues ont été brisées lors de la Révolution. Il ne reste que Saint Michel vainqueur de Satan et David triomphant de Goliath, des angelots et des satyres.

L'église conserve une belle collection de vitraux du XVI° siècle, l'essentiel de la verrière étant toutefois constitué de verres blancs, ce qui assure à la nef une grande luminosité : au-dessus de l’autel, un trilobé offre la scène d’ensevelissement d’un évêque. Dans le chœur à gauche, une verrière blanche est surmontée d’un trilobé qui représente la réception d’une âme en paradis. Côté nord, on voit Guillemette, veuve de Colas Vinot, qui a donné ce vitrail où elle s’y fait portraiturée devant St Jean-Baptiste, face à son noble époux, entouré de ses 5 enfants. Côté sud, on peut admirer l’image de la Création et aussi de la tentation. Devant l’autel de la Vierge : Sainte Geneviève distribue des pains.

A admirer également les Fonts baptismaux en marbre veiné du XVII° siècle.

 

La restauration de cette église est due à M. Pierre Taittinger, Président du Conseil Municipal de Paris (dont le fils officier a été tué en 1940, devant le pont de la Seine de St-Parres), et à M. Henri Volhuer, qui ont œuvré de 1940 à 1942, pour l’inscription aux Monuments historiques, et ensuite, pour sa reconstruction. 

 

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