Les plus anciens fondeurs troyens sont Jean des Molins, Jean de Neufvis, Oudinot Charpentier, Aubry Boulanger, Henry le Serrurier, Oudin Hardy et Antoine Riant. Leurs noms figurent sur un état des armes offensives et défensives existant chez les habitants de Troyes en 1474.
Henri le Serrurier fondit en 1495, un des plus riches, des plus curieux et des plus importants monuments en bronze qui aient jamais existé à Troyes, la « Belle-Croix ». Cette croix, haute de 36 pieds (12 mètres), ornée de statues de grandeur naturelle, de colonnettes, de pinacles, de guirlandes, de fruits, de rinceaux et de feuillages, fut abattue en 1792. Le bronze en provenant fournit un poids de 8.142 livres.
En 1475, Colinet Roguin, demeurant à Troyes, fond plusieurs cloches pour la Cathédrale.
Il y a encore à Troyes, à la même époque, d’autres fondeurs renommés : Jacques et Joachim de la Bouticle, père et fils, qui, en 1498, à la demande de l’abbé de Saint-Loup, attestent, par-devant le bailli de Troyes, que les cloches nouvellement fondues pour l’abbaye sont de moindres dimensions que les précédentes et ne peuvent nuire aux services et cérémonies de la Cathédrale.
En 1507, Henrion Cotteret, fondeur à Troyes, livre aux Marguilliers de la Cathédrale d’Auxerre un aigle en bronze sortant de ses ateliers. Cette pièce existe encore, mais elle est très endommagée. C’est un véritable objet d’art. Les pieds sont appuyés sur des lions, au centre de la tige s’élève une lapidation de saint Etienne, surmontée de Dieu bénissant.
Le même Henrion Cotteret, fondeur, fait un marché avec la ville de Troyes, le 3 mai 1511, pour la fabrication de Couleuvrines.
Henrion Cotteret est mentionné dans les registres de la collégiale Saint-Etienne de Troyes, comme ayant été en 1538, commis à la visite des nouvelles cloches que le Chapitre venait de faire fondre pour Nicolas de Longchamps.
Les chanoines de Saint-Etienne demandent à Henrion Cotteret et Symon Drouyn, fondeurs, demeurant à Troyes, de réaliser une crosse de cuivre pour pendre le ciboire. Le chanoine Gilbert est le généreux donateur de cette crosse.
L’œuvre capitale d’Henrion Cotteret est certainement la tombe qu’il fondit pour Henri II de Lorraine-Vaudemont, évêque de Thérouanne, puis de Mets, mort en 1505. Ce monument, placé dans l’église de Joinville, portait la statue en bronze du prélat, de grandeur naturelle.
En 1543, Nicolas des Molins, est fondeur à Troyes comme son fils Pierre des Molins.
Simon Drouyn fond en 1548-1549, des colonnes de cuivre pour le Chapitre de la Cathédrale.
Nicolas Fay de Troyes, fond en 1519-1520, 2 petites cloches pour l’abbaye de Notre-dame-aux-Nonnains.
A la même date, Pierre Poytevin, autre troyen, fond une petite cloche pour mettre au cloître de cette abbaye.
Il y avait donc à Troyes, en ce temps, plusieurs fondeurs de cloches, dont le plus renommé parait avoir été, à en juger par les comptes des églises, Joachin de la Bouticle. D’après le registre des Archives municipales de Troyes, contenant les noms des habitants contraints à payer l’impôt touchant la nouvelle et joyeuse entrée du Roi, en 1786, il y a Joachim de la Bouticle, fondeur de cloches qui est taxé. En 1514, c’est lui qui fond les nouvelles cloches de l’abbaye de Saint-Loup et 2 petites cloches pour l’église Sainte-Madeleine. En 1516, il fait un marché avec Etienne de Nicey, abbé de Saint-Michel de Tonnerre et de Molosme (diocèse de Langres), pour la fonte de 2 cloches destinées au nouveau clocher de Molosme : « ces cloches doivent être fondues à Troyes, dans le domicile de Joachim de la Bouticle, et accordées avec d’autres cloches pendues dans ce clocher ».
En 1529, Nicolas de Longchamps fond 2 cloches pour l’église Saint-Remi de Troyes, et en 1538, il en fond 3 pour la collégiale Saint-Etienne.
Pierre Deuilly, marchand fondeur, demeurant à Troyes, refond en 1556, par ordre de MM. les Echevins, une cloche cassée pour le clocher de l’église de Mgr Saint-Ladre (la léproserie des Deux-Eaux). Son fourneau à fondre les cloches, était dans son jardin, rue Saint-Loup.
En 1619, 2 fondeurs troyens, Félix et Nicolas Gaudin, refondent pour la Collégiale Saint-Etienne, la petite cloche du gros clocher appelée la « cloche du Chapitre ». Nicolas Gaudin, reçoit du Chapitre de Troyes, en 1621, la somme de 9 livres, pour prix du cadran solaire en cuivre qu’il a posé sur la vieille tour et qui sert à régler l’horloge de la paroisse. L’année suivante, il « clavette et arrête les images de cuivre » placées autour de l’aigle, une image de saint Loup qui est au bas de l’aigle, au chœur, en place de celle qui a été dérobée. En 1624, il refond la cloche dite le « Petit-Mionnet ».
Nicolas Pelletin, fondeur, demeurant à Troyes, travaille en 1630, pour le Chapitre de Saint-Etienne et fond une cloche. En 1643, il fond aussi une cloche pour l’église Saint-Jean.
Parmi les fondeurs on trouve encore, en 1666, Claude Vassault.
En 1689, Louis Mayon, maître fondeur, prend un apprenti. Une des conditions de ce contrat est que l’enfant travaillera avec son maître dans les villes où celui-ci ira.
A la même date, François Bécel et Jean Bécel sont tous deux établis marchands-fondeurs à Troyes.
A la fin du XVIII° siècle, habitaient à Troyes 2 habiles fondeurs de cloches, originaires de Chaumont, Jean-Baptiste Cochois et Philippe Cochois. En 1788, J-B. Cochois fond une cloche pour la paroisse de Clérey, où il se marie avec demoiselle Nicole-Françoise Gautherin, fille de Nicolas Gautherin, propriétaire des moulins de Clérey. En 1819, J-B. Cochois fond une cloche pour l’église de Saint-Aventin-les-Verrières. On trouve le nom de Philippe Cochois sur une cloche de l’église de Daudes datée de 1802. En 1806, il fond une cloche pour l’église du Plessis-Barbuise.
Philippe Cochois, fils de J-B. Cochois, exerce la profession de son père. En 1821, il fond une cloche pour la paroisse de Thennelières et, en 1827, le gros bourdon de la Cathédrale de Troyes. L’année suivante, les Cochois fondent à Pont-sur-Seine, une moyenne cloche pour l’église de Montpothier.
L’une des petites cloches de la grosse horloge de la Cathédrale est fondue en 1764 ave l’inscription : « Nicolas-François Adnot », originaire d’Isle-Aumont et parent des Cochois.
En 1772, Médard Caunois est maître-fondeur à Troyes, et il se porte caution de Nicolas Antoine, fondeur à Neufchâteau, qui entreprend la fonte d’une cloche pour l’église de Villemaur.
Parmi les Troyens qui se sont rendus célèbres comme fondeurs, il faut mentionner Jean Joly, né dans le Faubourg Croncels, le 6 avril 1650, élève de Girardon. Il modela et fondit la statue Equestre de Louis XIV, que les Etats-Généraux du Languedoc ont consacrée à l’ornement de la place du Peyrou à Montpellier. Plusieurs statues décorant le jardin de Versailles sont de lui, entre autres le « Ganymède ».
Le Musée de Troyes possède un pot en métal composé d’un alliage semblable à celui qui servait à la fonte des cloches. Chacun des 3 pieds de ce vase porte au dos la marque « Gaudin à Troyes ».
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