Ce n’est qu’en 1539 qu’on trouve pour la première fois dans les registres des comptes de l’Hôtel-Dieu de Troyes, la mention d’un chirurgien attaché à l’établissement et y assurant un service régulier rétribué par des honoraires annuels.
Que fait-il ? Tout d’abord, il rase religieux et malades. C’est ce qu’on appelle à l’époque « faire le poil ». Puis ils font des saignées, non pas de son propre chef, mais sur la prescription d’un médecin. Enfin, il exécute quelques pansements ou applique sur les plaies divers onguents.
Beaucoup plus rares sont les interventions vraiment chirurgicales, réduction de fracture ou de luxation, ouverture d’une collection purulente, amputation d’un segment de membre, mais toujours sous la couverture d’un médecin qui se serait cru déshonoré de s’abaisser à faire ce vil métier manuel, et qui se contente d’en prescrire l’exécution.
Les chirurgiens sont réputés exercer un métier manuel et comme tels, ils sont tenus à ne faire absolument aucune intervention supérieure.
Il leur suffit d’avoir accompli un apprentissage chez un maître chirurgien, d’avoir répondu avec succès et d’avoir fait quelques actes posés lors de l’examen de réception de maîtrise, pour devenir maître à leur tour et avoir le droit d’exercer.
Aussi, les médecins considèrent-ils avec le plus profond mépris les chirurgiens qui leur rendent pourtant journellement de bons services et à qui ils ne reconnaissent qu’une qualité : celle d’avoir la main assez habile pour tenir correctement une lancette ou un bistouri, mais seulement lorsque les médecins leur demandent de le faire.
A cette époque, on trouve tout à fait au sommet de la hiérarchie médicale, le médecin qui, seul, a fait des études supérieures dans une Faculté, et, très au-dessous de lui, écrasés tous deux par son mépris, le chirurgien (la main qui coupe) et l’apothicaire (la main qui prépare les médicaments).
Mais, les siècles passent et la Révolution survient. L’Assemblée Constituante abolit les facultés et les maîtrises et supprime les médecins et les chirurgiens, ces derniers, définitivement.
Le Consulat, cependant, rétablit par la loi du 19 ventôse an XI (10 mars 1803), l’instruction de la chirurgie, mais il
en confie l’exercice exclusivement aux docteurs en médecine ou aux docteurs en chirurgie qui doivent justifier de leur scolarité normale dans les Facultés.
Pendant toute la durée du XIX° siècle et pendant la première moitié du XX° siècle, à la faveur des grandes découvertes scientifiques modernes, la Chirurgie devient une science précise, complète, s’étendant chaque jour davantage, empiétant sur de nombreux domaines qui lui semblent pourtant étrangers.
Déjà, on entend parler de chirurgie thoraco-pulmonaire, de neuro-chirurgie, de chirurgie des cavités cardiaques...
Vous trouverez en haut à droite le sceau du Collège des Maîtres Chirurgiens de Troyes, de 1740. Dans un cartouche surmonté d’une couronne comtale, 2 écus sont juxtaposés. Celui de gauche est aux armes de la Ville de Troyes, il porte les armes du collège des Maîtres Chirurgiens.
Les membres du corps médical troyen, ont honoré la mémoire et respecté les désirs de celui qui, avant 1174, fonda notre hôpital, le Comte de Champagne Henri le Libéral. Il est représenté dans un vitrail de la chapelle à la partie inférieure duquel on peut lire :
« Pour icelle maison des pauvres souffreteux
« Au Comte Henri, notre Sire, soit, Dieu, secourable
« Qui pour ladres, infirmes, estropiés, goutteux
« Prie qu’en leur âme et corps, tu leur sois pitoyable ».
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