Jean Mauroy est célébré à juste titre comme un des principaux bienfaiteurs de la ville de Troyes, où il fonda, en son hôtel de l’Aigle, l’hôpital ou Hôtel-Dieu de la Trinité, appelé aussi Hôtel Mauroy.
Avec Loyse de Pleurre, son épouse, après l’achat de la maison de l’Aigle à Claude Berthier en 1556, pour 5.500 livres, non seulement vont l’agrandir par l’achat de maisons voisines, mais le transformer dans le style de l’époque, avec la construction de la façade sur la rue du Cerf (aujourd’hui de la Trinité), et de l’aile gauche. Les armes Mauroy et Pleurre se trouvent d’ailleurs sculptées sur 2 poteaux de la grande salle du premier étage de l’aile Ouest. Les époux Mauroy, dès 1563, lèguent tous leurs biens de l’hôtel de l’Aigle « pour être employé à l’institution et entretien d’un collège de jeunes enfants, tant fils que filles, orphelins et pauvres, en la forme, règle et manière qu’est le Collège des enfants de la Trinité de Paris et, après qu’ils auront atteint l’âge de 12 ans, je prie et ordonne qu’ils seront à métier et d’autant qu’il y a toujours beaucoup de pauvres en ma terre et seigneurie de Colaverdey, je veux que les jeunes enfants et plus pauvres, jusqu’au nombre de 12, tant fils que filles, y seront perpétuellement reçus avec les jeunes orphelins et pauvres de la ville de Troyes… ».
Les Mauroy sont une des plus anciennes familles de la bourgeoisie troyenne. Adrien-Charles (1848-1927), marquis de Mauroy, chevalier de l’Ordre de Malte, déclare « être certain que la famille de Mauroy de Champagne descendait en ligne directe de… Clovis et, par les femmes, de consuls et sénateurs romains…».
Jean Mauroy est l’héritier d’une lignée qui sut amasser, génération après génération, une belle fortune, dont, sans enfants, il sut faire l’usage le plus généreux. Jamais, sans cette suite d’aïeux qui se firent une place au soleil, Jean Mauroy n’aurait pu faire la fondation qui, depuis près de 5 siècles, illustre son nom.
On trouve de nombreux de Mauroy à Troyes, aux XIII° et XIV° siècle, mais les Mauroy (sans particule), sont en fait originaires d’Origny-le-Sec (canton de Romilly). Colinet Mauroy était tabellion royal à Troyes en 1415. Les nombreuses branches de la famille Mauroy occupent les charges les plus enviées, notamment dans la Monnaie, et construisent divers hôtels particuliers, dont la maison de l’Aigle n’est qu’un exemple. Cette famille laisse les preuves de sa générosité par la fondation dans différentes églises de la ville de nombreuses chapelles particulières, comme à Saint-Jean-au-Marché. Jacques 1er Mauroy, décédé en 1380, n’est pas noble : dans un acte il est dit écuyer, premier degré de noblesse. Il s’installe à l’Hôtel des Angoiselles. Nicolas de Mauroy (+ 1485), receveur de la ville de Troyes, est maire de 1472 à 1747. Pierre de Mauroy (+ 1529), écuyer, seigneur de Chamgrillet, seigneur de Vauchassis, prévôt de la Monnaie, est maire de Troyes de 1517 à 1521. Il donne une verrière à l’église Sainte-Madeleine. Jacquette Mauroy offre un vitrail à la cathédrale en 1498., Michel de Mauroy (+ 1556), bourgeois, seigneur de Colaverdey, monnayer, est maire de Troyes de 1548 à 1550, et de 1554 à 1556. François Mauroy (+ 1558), est prévôt de la Monnaie à Troyes. Jacques Mauroy (+ 1562), échevin, habite l’Hôtel de Vauluisant. Pierre de Mauroy (+ 1591), seigneur de Colaverdey et Vauchassis, monnayer, fils de Michel, est maire de Troyes de 1566 à 1568. Jacquinot Mauroy (+ 1474), marchand, est Garde de la Monnaie, Receveur des deniers communs, Voyeur de la ville, puis pour le roi. Jehan Mauroy (+ 1510) est un des rédacteurs de la Coutume de Troyes. Henriette Mauroy épouse Simon Liboron qui sera maire de Troyes de 1489 à 1491 et de 1497 à 1499. Sébastien Mauroy (+ 1554), échevin de Troyes, offre une verrière à Saint-Jean. Jean Mauroy (+ 1582), est échevin de Troyes. François Mauroy est échevin de Troyes en 1631. Nicolas Mauroy (+ 1653), est échevin de Troyes en 1652. Claude de Mauroy, seigneur de Villemoyenne dont il fait rebâtir le château, est échevin de Troyes. Louis de Mauroy (+ 1755), écuyer, colonel de la milice bourgeoise, est échevin puis maire de Troyes de 1732 à 1733, et de 1735 à 1739. Claude-Jacques de Mauroy(+ 1772) seigneur de Villemoyenne, conseiller-secrétaire du roi, est échevin de Troyes en 1757. Louis de Mauroy (1722-1765) est échevin en 1759. Il possède l’Hôtel des Ursins. Elisabeth de Mauroy épouse Toussaint-Nicolas Camusat, major de la milice et échevin de Troyes en 1743. Jean Mauroy (+ 1756), est échevin de Troyes en 1728. Louis de Mauroy, échevin de Troyes en 1758. Anne Camusat-Mauroy épouse en 1760, Piot de Courcelles, maire de Troyes de 1809 à 1816.
Les générations Mauroy et de Mauroy ont bien occupé les charges les plus enviées dans la ville de Troyes, pendant plusieurs siècles !
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