Pendant les guerres



Arcis-sur-Aube 1814


Bataille d'Arcis
Bataille d'Arcis

Le 27 janvier 1814, un gros de l'armée cosaques se présente devant Arcis, essaie de la surprendre et de s’en rendre maitre.

 

         Le général Pajol se met à sa poursuite, le bat et le force à la retraite. Ces hommes appartenaient au corps des éclaireurs de Blucher, qui, le même jour était entré à Brienne.

 

         Après les combats de Brienne et de la Rothière (voir ce chapitre), l’armée française ayant opéré sa retraite, celle ennemie, se présente devant Arcis, et y entre.

 

         Fidèle à son système de dévastation, l’ennemi en y entrant se livre aussitôt au pillage et à tous les excès habituels. D’énormes réquisitions en tous genres y sont de suite frappées par les généraux et autres chefs.    Toutefois, le moment le plus critique pour Arcis et ses environs, fut celui de sa seconde retraite, et de la concentration des forces du généralissime sur ce point.

 

         Schwartzemberg ordonne la réunion sur Arcis, des différentes divisions de son armée, répandues sur la rive droite de la Seine, et lui-même y porte son quartier-général.

 

         Le 19 mars, Napoléon passe l’Aube à Plancy, et le 20 au matin, il arrive à Arcis.

 

         Il s’arrête, à la vue de la nombreuse armée ennemie se préparant à l’écraser dans la plaine et sous les murs d’Arcis. « Jamais une plus petite armée n’en combattit une plus grande. Jamais Napoléon n’avait donné plus de preuves de courage personnel ».        

 

         Le 20 mars, les alliés attaquent cette poignée de braves, leur artillerie foudroie Arcis et le village de Torcy.

 

         Le 21, l’empereur, reconnaissant qu’il s’était attaqué à toute la grande armée ennemie, et qu’il avait plus de 100.000 hommes devant lui, ordonne la retraite.

 

         Par ses ordres, un second pont est jeté sur l’Aube, au-dessus d’Arcis, vis-à-vis Villette, qui facilite le passage des troupes qui se dirigèrent vers Vitry-le-François. La route en cet endroit, traverse un marais impraticable, qui s’élève sur une chaussée étroite, d’où le choix de l’empereur. Le passage de l’Aube s’opéra d’abord sur les 2 ponts avec le plus grand ordre, en commençant par l’artillerie et les bagages, mais il ne se termina pas sans combattre.

 

         L’ennemi livra un combat meurtrier aux corps qui protégeaient le passage de nos troupes sur le nouveau pont construit à cet endroit. L’attaque fut terrible, mais l’audace et l’intrépidité française suppléèrent au nombre. Le passage fut achevé sans confusion, le pont détruit sous le feu redoublé de l’ennemi. Le passage de l’Aube ainsi effectué par l’armée française, les alliés bivouaquèrent devant la rivière.

 

         La perte des Français, dans ces 2 journées, fut de 3.400 hommes tués et de 800 prisonniers. L’ennemi compta plus de morts, mais pas de prisonniers.

 

         Les Autrichiens et les autres troupes unies à eux s’abandonnèrent au pillage le plus affreux.

 

         Arcis, Villette, Torcy et tous les autres villages environnants où l’ennemi pénétra, souffrirent cruellement, pendant les 4 mois de l’occupation. Ni l’âge ni le sexe, rien ne fut respecté, plusieurs femmes et filles, tant à Arcis que dans ces villages, furent les victimes de l’exécrable brutalité des uns et des autres, et grand nombre de personnes périrent.

 

         Arcis a perdu, par suite du combat des 20 et 21, ainsi que des autres incendies qui l’ont précédé et suivi, environ 170 maisons, y comprises celles réduites à un tel état de dévastation, qu’il a fallu les reconstruire presqu’en entier. Toutes celles de la rue de Troyes et celles environnant la halle disparurent presqu’ entièrement.

 

         Pendant 8 jours, Arcis a été occupé par 150.000 hommes répartis sur un rayon de 3 lieues environ, pendant 2 jours on s’est battu avec acharnement sous les murs et à l’intérieur de cette ville, qui fut obligée d’alimenter des corps considérables d’étrangers.

 

         Le village de Torcy ne fut pas non plus épargné, ses pertes furent incalculables. Il souffrit horriblement de l’indiscipline du soldat et de l’effet de la bataille, qui le réduisit presqu’ en cendres. Pris et repris plusieurs fois à la baïonnette, peu de maisons y restèrent debout.

 

         Les autres villages environnants ne furent guère plus heureux, si ce n’est qu’ils souffrirent moins de l’incendie.

 

         Le pillage, le meurtre, l’assassinat, le viol, l’incendie et les excès les plus odieux, les plus cruels, marquèrent pendant toute la durée de cette invasion, le passage, la présence des empereurs d’Autriche, de Russie, du roi de Prusse, et de leurs nombreuses armées, dans notre département.

 


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