Le 8 juin 1944, 2 jours après le débarquement, 15 patriotes sont fusillés à Montgueux.
À Saint-Maurice-aux-Riches-Hommes, près de Trancault, au cœur de l'hiver 1943, une trentaine de maquisards, pour la plupart de jeunes ouvriers aubois réfractaires au STO, s'installent dans la cabane de chasse du bois du Vignot sur les conseils de Maurice Renaudat et de Gérard Poulain. Olivier Ancel prend la direction du groupe.
Quelques mois plus tard, à l'aube du 7 mars 1944, un drame se noue, provoquant l'anéantissement du Maquis. Ce matin-là, Maurice Bord et Lucien Vannier terminent leur tour de garde. Trompées par le bruit du moteur d'un véhicule supposé être celui du laitier (en fait un autocar rempli d'une trentaine de soldats allemands), les deux sentinelles parviennent à donner précipitamment l'alarme avant de succomber rapidement, sous les balles des forces ennemies. Au terme d'une fuite éperdue à travers les bois de Saint-Maurice et de Trancault, plusieurs maquisards sont arrêtés, incarcérés à Troyes. La famille de Jean Alba est dépositaire d'une lettre poignante, adressée à sa famille par ce jeune résistant de 19 ans, quelques heures avant son exécution aux portes de Troyes.
Les charges relevées contre eux, consignées dans un document, montrent inégalement leur parcours de Résistants puisque ceux-ci n’avouèrent que le minimum, souvent sous la torture, mais ils le revendiquaient hautement :
« Je n’ai fait que mon devoir de Français », ou bien : « Il fallait bien couper les voies ! », « Il fallait bien faire quelque chose, si on voulait gagner la guerre ! », comme s’il fallait expliquer une chose aussi évidente à l’ennemi.
Ils sabotèrent les voies de chemin de fer, détruisirent un four chez Vachette, crevèrent des sacs d’avoine, se procurèrent des titres de rationnement dans les usines, ils recueillirent des aviateurs américains ou anglais...
Ils opérèrent à Creney, Bréviandes, à la Coopérative de Saint-Julien ou chez Vachette.
Ils étaient réfractaires au STO (Travail de l’organisation Todt) dit l’acte d’accusation).
On retint contre Caillot et Lobet qu’ils étaient des agents recruteurs communistes.
Marbach, Favier, Leclerc et Cabot de Libération, appartenaient à un groupe agissant à la Coopérative de Saint-Julien.
Tous furent condamnés à mort par le tribunal militaire de Troyes le 31 mai.
Le 8 juin, on les conduisit en camion de la prison de la rue Hennequin, au « Trou de Chirac » (Montgueux), en passant par les Noës.
Les passants les entendirent chanter.
On les fusilla 5 par 5 entre 6 h 25 et 6 h 58.
Voici les noms de ces patriotes : Jean Alba, Olivier Ancel, Maurice Bord, Dominique Bruni, Pierre Chalant, René Chartier, Lucien Constant, Fernand Fouret, Robert Herr, Maurice Lange, Alfred Lobet, Léon Martin, Charles Massart, Fernand Romanens, Lucien Vannier.
Un monument, érigé dans le « Trou de Chirac », rappelle ces événements.
Robert et Roger Stab, Georges Lemerre et Pierre Chaland avaient été fusillés dans le même lieu le 10 février et le 30 mai.
Sur le bandeau du bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse.
Cliquez sur "Nouveaux chapitres" vous accédez aux dernières pages mises en ligne.