Les 2 et 3 août 1944, près de 1.200 patriotes qui, depuis 6 semaines tiennent le Maquis dans les massifs boisés du Val-du-Puits et de Réveillon, aux confins de l’Aube, de la Côte-d’Or et de la Haute-Marne, supportent l’une des plus violentes attaques qui ont marqué les combats de la Libération, dans notre région.
Luttant à 1 contre 6, en face d’un ennemi dont l’armement et les moyens sont bien supérieurs aux leurs, les maquisards se battent courageusement, rejetant à plusieurs reprises l’assaillant sur ses positions de départ.
Mais, après 36 heures d’un combat sans merci et par trop inégal, alors que toutes leurs unités engagées se trouvent dans l’impossibilité de prendre le moindre repos, l’ennemi fait appel, pour les réduire, à de nouveaux renforts. C’est le décrochage ordonné par le commandement et la retraite d’une troupe épuisée, mais non vaincue.
46 jeunes tombent au cours de ces 2 rudes journées, 15 tués au combat, les autres sont fait prisonniers, puis lâchement assassinés par l’ennemi après avoir été ignoblement torturés.
Depuis le 29 juin, le maquis est installé dans la forêt du Val-du-Puits. La ferme de Réveillon est utilisée comme point de ralliement pour ceux qui le rejoignent.
La dernière semaine de juillet, les parachutages s’intensifient, les avions amis déversent presque toutes les nuits leurs précieuses cargaisons d’armes et de munitions. Le commandant Montcalm peut alors incorporer plus de 120 hommes par jour.
Toutes les nuits, les équipes de sabotage poursuivent leur besogne contre les voies de chemin de fer, les petits ouvrages d’art, le matériel roulant, les convois… L’instruction de la troupe est poussée à fond. Deux individus qui se sont introduits dans ce Maquis sous prétexte de s’engager dans la Résistance, mais qui sont en réalité 2 agents de la Gestapo, sont passés par les armes.
Le soir du 1er août, radio Londres annonce pour la nuit, 2 parachutages, l’un sur le terrain des Riceys, l’autre sur le terrain de Cunfin. A 22 h, les équipes partent en camion. Peu après leur départ, un des hommes du groupe franc de Bar-sur-Aube arrive au P.C., et annonce qu’un important convoi de camions allemands roule en direction du maquis. Le commandant Montcalm met le camp en alerte, prévient les équipes sur le terrain de parachutage et donne l’ordre de repli.
Le mercredi 2 août à 7 h du matin, des rafales de fusils-mitrailleurs annoncent le déclenchement de l’attaque. L’ennemi, partant de Mussy prend à revers les positions des maquisards. A 10 h, la situation est critique, la ferme de Réveillon est occupée par les boches. A 10 h 30, Montcalm décide une contre-attaque avec 5 sections. Dans un irrésistible élan, 200 hommes partent à l’assaut en pleine forêt. Durement touché par des pertes sérieuses (60 cadavres allemands sont dénombrés), l’ennemi se replie à 12 h 30. 5 morts et 9 blessés français. Les renforts que les Allemands ont demandés par fusées arrivent d’Essoyes et de Mussy, et ses armes lourdes entrent en action. A 20 h 30, Montcalm décroche et rejoint le bivouac du Val-du-Puits à 6 kilomètres, emportant morts et blessés.
Le 3 août, dès 6 h, la fusillade recommence. D’importants mouvements de camions sur les routes de Mussy à Grancey et de Grancey à Champigny sont signalés. La situation s’aggrave, les maquisards se sont battus courageusement, mais sont exténués par 2 nuits sans sommeil et une journée de durs combats. Une voie de retraite reste encore libre, celle de Villers-Patras, avec la possibilité de sauver les hommes, les armes et une partie du matériel. A 9 h 30, l’ordre de décrochage est donné, et terminé à 13 h. Ce mouvement de retraite échappe à l’ennemi qui s’acharne sur une position abandonnée.
S’apercevant qu’ils ont été joués, les Allemands lèvent le siège le samedi 5 août, détruisant toutes les installations du maquis, incendiant les fermes de Vauxoué et de Réveillon, fusillant d’innocentes victimes, pillant les villages, terrorisant les populations.
L’expédition lui a coûté cher, le premier jour, après 5 h de combat, le général allemand avoue 128 tués. Le lendemain, après les meurtriers combats de Réveillon, les pertes allemandes se montent à 250 hommes.
La bataille est terminée.
La mémoire de ce maquis est exposée dans le Musée du maquis de Mussy-sur-Seine créé en 1967. Un monument commémoratif est érigé au bord de la route entre Mussy-sur-Seine et Grancey-sur-Ource.
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