Combien d’allemands périrent à Mailly dans la nuit du 4 mai 1944 lors du bombardement ?
On sait qu’au cours de la deuxième guerre mondiale, Mailly a fait l’objet de divers bombardements et mitraillages.
Le 27 juillet 1944, à 19 h 20, la gare est mitraillée. Une machine est mise hors de service.
Le 8 août, vers 3 h 30, un avion inconnu lance 3 bombes en bordure de la Nationale 77, à 500 m au sud du passage à niveau de la voie ferrée, reliant la gare de Mailly au camp. Il n’y a pas de victimes, mais la ligne téléphonique de Mailly à Arcis est coupée.
Quatre jours plus tard, un avion bombarde une rame vide sur une voie de garage. 2 soldats allemands qui gardent les voies sont tués et 3 sentinelles sont blessées dans le poste de garde de la Wehrmacht, qui était installé dans la salle d’attente des troisièmes classes.
De toutes ces opérations, la principale et la plus connue, fut le bombardement du camp de Mailly qui eut lieu dans la nuit du 3 au 4 mai 1944.
Commencé à 1h 10 le 4 et poursuivi pendant 30 minutes, ce bombardement a donné lieu à bien des commentaires.
Certains ont évalué le chiffre des morts allemands : l’abbé Benoit (dans « le tribut de notre Libération) à 3.000, l’Est-Eclair du 16 juin 1964, à 3 ou 4.000, dans « Maquis M. », à 7 ou 8.000 tués et blessés.
Voilà les résultats d’une enquête :
Un employé aux Chemins de fer qui montait les trains au camp le 3 mai 1944, sort du camp, les chars qui y étaient. Il se rappelle avoir sorti 26 trains de 4 chars chacun. Entre chaque char, il y avait 4 wagons plats chargés de matériel, et pendant le bombardement qui va suivre, le dernier s’arrêtera dans la tranchée entre Mailly et Sommesous. 2 chars resteront au camp. Ils avaient pris feu au cours d’une manoeuvre et restèrent là pour réparation. Tandis qu’il sortait ainsi les trains de chars, il eut à rentrer également dans le camp, un train de soldats allemands.
Un témoin, à son grand étonnement, voit cette nuit là, les Allemands sortir tout nus du train et passer à la douche aussitôt. Ils formaient les restes d’une division allemande de retour de Russie et étaient couverts de vermine. Il y avait 45 wagons dont 5 de matériel (entre autres 2 wagons de bicyclettes). Ces wagons étaient allemands de 21 mètres, pouvant contenir 80 hommes. Il y avait donc là, environ 3.200 hommes. Si l’on y ajoute la compagnie de maintenance qui demeurait au camp, on arrive à un total d’à peu près 3.500 Allemands présents à Mailly cette nuit là.
Les Allemands fuyaient de tous les côtés, et il pense avec un autre témoin, avoir vu au moins 1.000 morts. Ces derniers furent transférés à Châlons-sur-Marne, Troyes, Vitry-le-François et Reims. Ceux emmenés à Châlons furent passés au four crématoire.
Un autre témoin précise qu’il vit 2 camions chargés à ras bord de morts, mais qu’on força les habitants de Mailly à rester chez eux. Les camions perdaient de la chaux vive. 2 cadavres tombèrent d’un camion entre les 2 passages à niveau entre Mailly et Sommesous. Ils furent ramassés par la suite. Un conducteur allemand, d’origine française, déclara qu’il avait fait pendant 2 jours la navette de Mailly à Reims pour y transporter des cadavres.
La veille du bombardement, quelques hommes de la Division de chars restés au camp avaient conseillé aux soldats de la Division de retour de Russie de se camoufler, mais ces derniers méprisèrent cet avis répondant qu’en Russie ils en avaient vu d’autres. L’un d’eux devait cependant déclarer que jamais il n’avait vu un pareil bombardement en Russie.
On sait par ailleurs que les Anglais ont perdu ce jour-là 50 avions et que le lieutenant Jack Woesfold-Villerey, descendu et transporté à l’hôpital de Troyes par un habitant de Mailly, estime à 340 morts de ces avions. Selon lui, seuls 8 aviateurs survécurent sur les 50 avions abattus. Le raid a été chèrement payé !
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