175.000 combattants valides, 6.000 officiers dont 3 maréchaux de France, 53 drapeaux, 1.600 canons, 300.000 fusils et 25 millions de cartouches, abandonnés à l’ennemi… !
La capitulation de Metz, signée le 27 octobre (faute de munitions disait le commandement), s’avère désastreuse pour nos armes.
Frédéric-Charles, cousin du vainqueur de Sedan Frédéric-Guillaume, prince royal de Prusse, dans les premiers jours de novembre, atteint notre département.
Il fait preuve d’un esprit vindicatif et cruel.
Le 7, il entre à Saint-Léger-sous-Brienne, avec ses troupes de choc grisées par le succès et si nombreuses, que la petite commune va héberger ou voir passer, plus de 4.000 Allemands.
Un détachement précurseur a organisé le cantonnement : la mairie, les maisons et les meilleures granges abriteront les hommes, la salle d’école sera la Kommandantur, le commandant d’étape occupera l’appartement de l’instituteur.
Les préparatifs sont à peine terminés que, au début de l’après-midi les premiers éléments ennemis arrivent à Saint-Léger.
D’autres vont suivre, se succédant à intervalles réguliers, pour gagner les villages voisins.
La nuit, Jean Baptiste Cananville décroche l’antique fusil qui pend à sa cheminée et tire sur l’ennemi, blessant 2 fantassins hessois.
Le conseil de guerre le condamne à mort et il est exécuté 2 heures plus tard.
Le 9 novembre, les Allemands font leur entrée à Troyes.
Ni les fossés creusés dans le faubourg Saint-Jacques, ni les barricades de planches édifiées dans le Ravelin pour la défense du nouvel embarcadère n’ont été utilisés.
La compagnie de francs-tireurs de l’Aube, réduite à 40 hommes a quitté la ville gagnant par Vauchassis et Berceney, les couverts de la forêt d’Othe.
Le 11 novembre, les francs-tireurs sont alertés par les habitants de Chennegy de la présence de 3 Prussiens dans leur village : une occasion à ne pas laisser passer !
Ils ignorent que ce détachement précède de peu plusieurs régiments faisant mouvement sur Orléans : une division au grand complet, forte de 8.000 hommes, tant que fantassins, cavaliers et artilleurs.
Les francs-tireurs tuent l’officier dans la salle de classe et capturent les 2 plantons ennemis qui s’étaient enfuis.
C’est alors que les éléments avancés ennemis arrivent à Chennegy, ayant entendu le coup de feu. Rapidement, ils se déploient à l’entrée du village et prennent leurs dispositions de combat.
Les francs-tireurs emmènent leurs prisonniers et gagnent les bois qui bordent la route d’Estissac. Là, commodément installés, disposant d’angles de tirs favorables, ils dirigent sur l’ennemi un feu si meurtrier, que les Allemands se voient contraints de tirer une soixantaine d’obus avant de donner l’assaut.
Tandis que la maison d’école et celle où ont été découverts 40 fusils, flambent, 80 hommes de Chennegy apprennent qu’ils vont être passés par les armes.
Trois d’entre eux qui tentent de s’échapper, sont abattus sur place.
Le lendemain, après un pillage méthodique du village, le maire, l’instituteur et 4 autres habitants sont emmenés à Troyes pour y être jugés.
Condamnés à mort, les malheureux vont être exécutés.
Pieds et poings liés, on les aligne devant une grande fosse quand, cédant aux instances de Monseigneur Ravinet, évêque de Troyes et d’Hyppolite Parigot maire de la ville, le prince Frédéric-Charles leur fait grâce.
Les prisonniers sont libérés le 26 novembre.
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