Pendant les Guerres



Le tragique destin du patriote Denis Renaud


Recherché à Troyes par la Gestapo, abattu par erreur, dans les Alpes, par des Résistants.

         C’est un tragique destin que celui de Denis Renaud, employé à la Préfecture de l’Aube, qui, recherché par la Gestapo pour son activité anti allemande, se réfugia dans les Alpes, où, en janvier 1944, victime d’une affreuse méprise, il tomba sous les balles de résistants locaux.

Né à Oran, le 31 octobre 1909, il habitait rue Beauregard à Troyes, quand éclata la guerre. Au lendemain de l’Armistice, il entra à la Préfecture de l’Aube, en qualité d’employé auxiliaire. Sa fonction lui permit de rendre service à de nombreux Français, prisonniers évadés, jeunes ouvriers menacés par le S.T.O…  auxquels il fabriqua de fausses cartes d’identité.

Lui-même s’affilia au groupement « Ceux de la Libération », action obscure, mais dangereuse.

Renaud fut dénoncé, la Gestapo le surveilla. D’un moment à l’autre, l’employé de Préfecture, pouvait être arrêté. Aussi, le 14 août 1943, il quittait notre ville, y laissant avec son frère Julien, sa femme et ses 2 enfants. Il se réfugia dans un hôtel de Morzine (Haute-Savoie), sous le nom de Daniel Roy.

Il devint inspecteur d’assurance, pour une Agence d’Annemasse.

Le 14 janvier 1944, Renaud se rendit à Thonon en autocar, pour diverses courses, dont le renouvellement de ses cartes d’alimentation. Sur le chemin du retour, 2 hommes (des résistants) arrêtèrent le car à la sortie de Saint-Jean-d’Aulphe, et exigèrent de Renaud qu’il les suivient. Tous 3 montèrent dans une automobile qui disparut. Personne ne revit plus Denis Renaud vivant.

Quelques mois plus tard, Mme Renaud mourait, minée par le chagrin, laissant 2 fillettes.

Après la Libération, le Comité de Libération demanda qu’une enquête soit ouverte sur les circonstances de cette disparition. Le Troyen Roger Paupe, trésorier du C.D.L. et président du groupement C.L.V., fit un déplacement sur les lieux mêmes. Ayant acquis la certitude que Denis Renaud avait été abattu par erreur, il fit un rapport dans ce sens, concluant que l’infortuné résistant était bien « Mort pour la France ».

Le Commissaire du Gouvernement se rendit à Morzine, où il entendit de nombreuses personnes. Il conclut que Denis Renaud avait été abattu à la suite d’une erreur, par un groupe de patriotes. De leur côté, 3 brigades de gendarmerie : Thonon, Bonneville et Saint-Jean-d’Aulph, entreprirent des recherches. Le frère de la victime, le Troyen Julien Renaud se rendit lui-même dans les Alpes.

En mars 1951, il apprit que 2 forestiers de Thonon savaient comment son frère avait été tué. Denis avait reçu – à titre posthume – la médaille de la Reconnaissance française, mais Julien voulait connaître les circonstances exactes de sa mort. Il voulait aussi retrouver le corps.

Le 20 août 1944, le squelette d’un inconnu avait été découvert dans la forêt de la Vernaz. Les ossements avaient été enterrés dans le cimetière de la Vernaz, à 20 km de Toulon.

Julien Renaud fit une fois de plus le chemin de la Haute-Savoie, pour assister à l’exhumation des restes de l’inconnu. Des signes certains lui ont alors permis de reconnaître son frère.

         Malheureusement, cela n’a pas permis de rendre à 2 orphelins, le père qu’ils ont perdu.

 

 

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