Troyes ne pouvait vivre sans voir des soldats évoluer sur ses boulevards et circuler gaiement le dimanche dans ses rues.
Les Troyens avaient besoin d’acclamer des soldats qui coloreraient leurs jours de fête.
Une garnison, c’était d’abord une question de prestige pour la ville. Elle se sentirait ainsi mieux incorporée dans la frontière de l’Est et pourrait par la suite mieux se réclamer du valeureux XX° Corps.
L’armée apporte une contribution positive.
L’accueil d’une unité se fait toujours dans l’enthousiasme et les défilés sont autant de spectacles appréciés par le public.
Le défilé de la garnison devient le clou du spectacle des fêtes civiques.
Les fanfares, le kiosque à musique, les fêtes régimentaires, les animations de quartier apportent au quotidien un supplément apprécié par les citoyens. 3 petites boucles se retrouvent 3 fois à intervalle régulier,
Dans les tribunes officielles, un officier de haut grade avec monsieur le Préfet, cela fait bien !
Mais surtout, ce sont des consommateurs.
Une troupe sédentaire est le vrai moteur de l’économie. Un millier de bouches à nourrir, voilà qui fait marcher le commerce ! On aurait bien soin de les installer dans le périmètre de l’octroi qui constituerait une des ressources principales de la ville.
Aussi, en 1874, la municipalité prête une oreille attentive, lorsque les autorités militaires se proposent d’installer à Troyes 2 dépôts de cavalerie.
Dès 1876, se construit la caserne, avec des chambrées pour les hommes, de petits pavillons pour les cadres, des écuries pour les chevaux, des hangars pour le matériel… dans l’espace compris entre la rue de la Croix Blanche et la rue de la Paix.
En 1889, on donne à ce casernement le nom de Nicolas, Marie Songis, comte de l’Empire, né à Troyes en 1761.
En récompense de ses bons services sur tous les champs de bataille d’Italie, d’Egypte, d’Allemagne et de Pologne, Napoléon le nomme Capitaine de la garde consulaire, puis le premier Inspecteur général de l’artillerie.
Nicolas Songis grand officier de la Légion d’honneur en l'an XII, fut nommé grand aigle de l'Ordre (Grand Croix) en l'an XIII.
Par l’ordre de l’Empereur, ses restes mortels reçurent les honneurs du Panthéon.
Il mérita aussi d’avoir son nom gravé sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
Après 1890, Songis devient un casernement de passage.
En 1907, une pétition de la chambre syndicale des hôteliers-restaurateurs, signée par 700 commerçants, réclame une augmentation de la garnison.
En 1910, arrive le 60°régiment d’Artillerie : 50 officiers, 130 sous-officiers, 1340 hommes et 1.075 chevaux. Il fait une entrée triomphale acclamé par une foule innombrable, avec réception place de la Préfecture. Chaque homme reçoit alors un quart de vin.
Le régiment quitte la caserne en 1914, et pendant la guerre se distingue à Verdun. Trois citations sont épinglées à leur drapeau.
Après cette guerre, Troyes manque de garnison !
Songis reçoit alors une Compagnie Républicaine de Sécurité, une brigade motorisée de gendarmerie et le Génie militaire.
Aujourd’hui, après destruction de tous les bâtiments, sur les 9 hectares du quartier Songis, on trouve le collège Pithou, un très beau jardin, et des immeubles.
Le magnifique square au chevet de l’église Saint-Martin-ès-Vignes, porte le nom du régiment d’artillerie, et une stèle en rappelle à tous les Troyens, le souvenir.
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