Scandales



François Miterrand


Le Président de la République a cru que je l’avais outragé !

 

Le 11 Juin 1991, la Ville de Troyes reçoit le Président de la République François Mitterrand, accompagné entre autres, de D.S.K..

En tant que Maire-adjoint responsable de la Communication et des Relations Publiques, je prépare minutieusement sa venue, avec la cellule de l’Élysée, la Préfecture et nos services municipaux.

 

J’arrive très tôt le matin, salle du Conseil municipal de la Mairie, où doit être reçu le Président, pour vérifier que tout est bien en place.

Les services de sécurité de l’Elysée me demandent de retirer rapidement toute la décoration de plantes vertes, les chiens policiers ayant senti de l’explosif dans les plantes vertes !

Je ne comprends pas, ayant fait garder la salle toute la nuit, et je leur demande de passer à nouveau leur détecteur. Heureusement, tout rentre dans l’ordre, lorsque l’on s’aperçoit que c’est un produit que le service des jardins a passé sur les feuilles pour les rendre brillantes, que les chiens ont détecté ! 

 

Deuxième problème à régler promptement. Les services de l’Elysée me signalent que le Président a des difficultés pour monter les marches, et ils me demandent in extremis de mettre une marche de plus pour accéder au podium de la salle du Conseil Municipal. Nous avons des services municipaux très performants, et tout est rétabli dans un minimum de temps.

 

Une demi-heure avant l’arrivée de M. Mitterrand, je place les 20 personnalités qui lui seront présentées : Président du Conseil Général, députés, sénateurs, président du Tribunal de Grande Instance, Maires-adjoints... en cercle devant les autres invités.

 

Quinze minutes avant son arrivée, le secrétariat de l’Elysée me demande, le Président étant fatigué, de mettre sur le podium, un fauteuil, une table et un micro dessus, laissant quand même celui sur pied, prévu initialement.

 

Notre maire Robert Galley est allé, avec le Préfet et le Directeur des Polices Départementales attendre à l’aérodrome l’arrivée de l’avion officiel.

Pour ne pas encombrer sa poche de veston, il me confie la grande médaille de la Ville de Troyes qu’il doit remettre à l’issue des discours, afin que je lui donne lorsqu’il passera devant moi en me présentant.

Pour ne pas le charger inutilement, je trouve plus simple, puisque maintenant il y a une table, de la mettre dessus, au pied du micro.

 

Le Président arrive. Quand il passe devant moi, Robert Galley me présente, et tend la main pour que je lui remette la médaille. Je lui dis discrètement au pied du micro. Mais, notre Maire était un peu dur d’oreilles. Je hausse un peu le ton et répète au pied... François Mitterrand qui est en train de saluer le Maire-adjoint qui me précède, s’arrête net, se retourne et me foudroie des yeux !

Je réalise instantanément que le Président a cru que je lui décernais ces mots : Aux pieds ! comme à un chien.

Je me sens rougir, et, tout confus, ne trouve rien d’autre qu’à balbutier, mais encore plus fort : Au pied… du micro !

Robert Galley entend enfin, comprend, et le Président se retourne pour continuer de serrer les mains de mes derniers voisins de droite.

 

A l’issue de la cérémonie, quelques amis sont venus me trouver et me demander ce qui s’était passé, pour que François Mitterrand s’arrête si longtemps devant moi, en me fusillant du regard.

 

J’avais pourtant tout fait pour que le Président soit superbement bien reçu à Troyes, et je fus très confus !

 


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