L’imprimeur du Roi : il était spécialement autorisé, à l’exclusion de tous autres, à imprimer, vendre et débiter dans la ville où il réside, tout ce qui concerne le service de Sa Majesté, comme les édits, déclarations du roi, lettres patentes, ordonnances, arrêts de son conseil et de ses cours, et les actes émanés de ses officiers.
Comme les « libraires du roi », en principe il n’y en a qu’un par ville.
Le premier titre d’imprimeur royal fut donné, en 1488, à Pierre Le Rouge. Cette charge était confiée à des « imprimeurs fidèles et affectionnés ».
Le premier imprimeur du roi à Troyes est Claude Garnier, il l’était en 1580. Vient ensuite Jean Moreau, que son titre n’empêchait pas d’imprimer des pamphlets très violents contre l’autorité royale.
Lorsque l’époque était troublée, où régnait l’anarchie, comme en 1594, on trouve 2 titulaires : Pierre Chevillot, puis Jean Oudot, et un troisième en 1601, Nicolas Colet « libraire pour notre sire le Roi ». En 1611, « Jean et Nicolas les Oudot » se disent « imprimeurs du roi ». En 1620, on trouve un Pierre Chevillot qui cède son titre à son neveu et héritier Antoine Chevillot. De 1630 à 1641, Jacques Oudot se dit « imprimeur du Roi », concurremment avec Chevillot. Antoine Chevillot démissionne en faveur de son gendre Jean Blanchard en 1643. Son fils Louis lui succède en 1670, puis démissionne en faveur de son gendre Pierre Michelin en 1706. Le fils de ce dernier, Louis-Gabriel Michelin lui succède en 1737, puis en 1763, Michel Gobelet qui avait épousé la veuve Michelin et resta jusqu’à la Révolution.
L’Imprimeur de la Ville : Troyes avait son imprimeur, Edme II Prévost en 1690. Louis Blanchard s’intitule, selon les circonstances : « Imprimeur du Roi et de la Ville », et J.-B.-F Bouillerot « Libraire de la Ville et du Clergé ».
L’Imprimeur du Collège : le collège fondé par Pierre Pithou et tenu par les Oratoriens depuis 1630, était une bonne clientèle pour la corporation du Livre. Il avait son libraire et son imprimeur, qu’occupaient l’impression des exercices littéraires, des thèses, des programmes de distributions de prix, des livres classiques, avec la vente de ces derniers et d’objets de bureau.
L’Imprimeur de l’Evêque ou du Clergé : ces imprimeurs avaient le monopole de l’impression et de la vente en premières mains des « missels, psautiers (recueil de psaumes), antiphonaires (ensemble des chants de l’Eglise romaine), rituels (livre liturgique catholique contenant les rites des sacrements), processionnaires (personne défilant à une procession), bréviaires, diurnaux (livre de prières, extrait du bréviaire, qui contient seulement les offices de la journée), livres d’église, décrets, psautiers pour enseigner la jeunesse, demi psautiers, catéchismes ordinaires ou directoires, exercices du chrétien pendant la journée, le tout à l’usage de notre Diocèse, pardons, indulgences, jubilés, prières, mandements (ordonnance ou notification qu’un évêque fait publier dans son diocèse), bulles (document par lequel le pape pose un acte juridique important), cérémonie, résultats de conférences ecclésiastiques, et tous autres actes décernés par nous ou nos vicaires généraux et généralement toutes choses dont la connaissance nous appartient ».
Il n’était pas rare que le diocèse se fournisse à Paris.
Les premiers imprimeurs de l’évêché étaient Jean Le Rouge, qui fit le Bréviaire de 1483, puis Macé Panthoul éditeur d’Heures en 1499, et d’un Bréviaire en 1504. On trouve ensuite Nicolas Le Rouge, Jean Lecoq, les Trumeau et Jean Moreau en 1578, Jean Collet en 1578 et 1580, Nicolas Girardon en 1589. En 1679, Jean et Jacques Oudot, en 1698-99, Jacques Oudot, qui s’associe en 1701 à Charles Briden, à partir de 1713, Briden seul, puis Pierre Michelin 1727-1737, puis sa veuve avec son fils Edme, et J.-B.-F. Bouillerot en 1742. Ce dernier est remplacé par Michel Gobelet, dont la veuve travaillait encore pour l’évêché à la veille de la Révolution. F. Mallet épousa la veuve Gobelet en 1792 et prit le titre d’ « Imprimeur de M. l’Evêque ». Dans le même temps, A.-P.-F. André éditait un catéchisme.
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