Ecrivains, Copistes, Régleurs, Enlumineurs : les écrivains ou copistes reproduisaient à la main les ouvrages que l’on voulait multiplier. C’étaient soit des professionnels, soit des ecclésiastiques ou des religieux. Il y en avait 7 au XIV° siècle, 25 au XV° siècle, 30 au XVI° siècle, après quoi ils disparaissent à peu près complètement pour faire place aux imprimeurs. Ils écrivaient aussi toutes sortes de feuilles ou placards de peu d’importance pour le service intérieur des églises, refaisaient des fragments pour compléter les volumes détériorés…
Leurs travaux passaient souvent ensuite entre les mains du régleur de livres, qui encadrait les pages et soulignait chaque ligne de traits à l’encre rouge qui font ressortir le texte.
Le volume était alors confié à « l’enlumineur ou illumineur, qui composait, dessinait, peignait dans les
livres les sujets, les bandeaux et les lettres initiales qui les ornaient.
Libraires, Relieurs, Dominotiers : des libraires proprement dits, il n’y a rien à signaler qu’ils n’aient de commun avec les imprimeurs. Les 2 métiers allaient de pair, étaient souvent exécutés par les mêmes individus.
Les libraires étaient souvent aussi relieurs. Avant la diffusion de l’imprimerie, des moines ou des clercs d’église se chargeaient de relier les volumes. Ce n’est que plus tard que des artisans en firent leur métier. Voici la réclame d’un relieur troyen, extraite du « Journal de Troyes » du 11 juin 1788 : « Avis : le sieur Michalon, relieur et doreur de Livres, relie en maroquin, dore sur tranche et dentelles, en veau, écaille et porphyre. Il fait aussi les reliures Anglaises et achète les vieux parchemins. Il demeure rue Neuve dOrléans, près Saint-Jean-au-Marché de Troyes ».
L’ancienne législation n’admettait pas que l’on pût exercer à la fois la profession d’imprimeur-libraire, ou de libraire seulement, et celle de relieur. Un édit de 1686 sépare les relieurs du corps des imprimeurs et libraires et les érige en communauté. Les libraires pouvaient plier les livres, les coudre, brocher et couvrir en papier ou en parchemin simple, mais non les recouvrir de carton. A Troyes, les 3 industries paraissent exercées librement par le même individu.
Les imprimeurs-libraires troyens pouvaient même joindre à leur industrie celle de la dominoterie (fabrication et commerce de papiers imprimés et coloriés appelés domino, utilisés notamment pour les jeux).
Imprimeurs en taille douce, Graveurs : l’impression en taille douce eut aussi de nombreux adeptes parmi nos concitoyens. Les imprimeurs en taille douce, à Troyes, étaient en même temps et surtout typographes. La biographie locale a conservé le nom d’un graveur en taille douce troyen, Jean Piquet, dont on connait aussi quelques œuvres. En 1655, figure un Claude Piquet, graveur en taille douce. En 1603, Edmond Charpy, graveur à l’eau forte et au burin, a laissé de bonnes planches. En 1733-34, existe à Troyes, J.-B.-Edme Alexandre, graveur de M. le marquis d’Argenteuil, gouverneur de Troyes. En 1751-52, J.-B.-Gal Valton est compagnon graveur.
Libraires forains, Colporteurs, Marchands Merciers : le commerce des libraires n’était pas restreint à la ville qu’ils habitaient. De même que les colporteurs exploitaient toute une région rurale, les libraires pouvaient aller porter leurs marchandises dans les villes où se tenaient des foires. Un mémoire est publié en 1734, pour prouver que les libraires sont en droit d’aller vendre des livres dans les foires de province. Un arrêt de 1748 confirme ce droit. Les imprimeurs-libraires troyens, dont les productions populaires se prêtaient si bien au commerce extérieur, y trouvaient un bon débouché.
A côté des libraires existaient les colporteurs, revendeurs ou détaillants au service de maisons importantes, et qui n’étaient que les continuateurs des libraires ambulants du XIII° siècle. Leur industrie consistait à répandre un peu partout les petits ouvrages populaires à bon marché, les productions de l’imagerie religieuse, qu’ils achetaient en gros ou dont ils étaient simplement dépositaires. C’est par eux aussi, que se propageaient bon nombre de livres licencieux. La concurrence que certains faisaient aux libraires obligea ceux-ci à demander que leur nombre fut restreint et fixé de manière à ne pas nuire au commerce sédentaire, tout en satisfaisant aux besoins des populations En 1611, ils étaient 46 à Paris, dont 14 compagnons imprimeurs. En 1616, nous n’en trouvons que 12, en 1648 ils sont 50, et en 1722, 40. Leur nombre fut fixé, en 1783, à 3 dans notre ville. Un édit de 1686 déclare que les colporteurs devront avoir fait apprentissage d’imprimerie, librairie ou reliure, avoir été présentés au lieutenant de police et reçus par lui. Leurs marchandises, composées d’ouvrage ne renfermant pas plus de 8 feuilles, seront placées dans une balle qu’ils porteront au cou, et une plaque de cuivre avec le mot « COLPORTEUR » servira à les faire reconnaître. Les communautés d’imprimeurs-libraires avaient droit de visite sur les colporteurs.
Les marchands merciers faisaient concurrence aux libraires dans le commerce des livres, et ils ne respectaient pas toujours les règlements qui déterminaient la nature des imprimés qu’il leur était permis de débiter.
Un arrêt de 1612 tend « à ce que défenses fussent faites aux Merciers, Quincaillers Papetiers, Joailliers et autres d’acheter ni vendre aucun livre, grand ou petit, en gros ou en détail, Heures, ou Prières…, et pourront néanmoins vendre des ABC et almanachs seulement ».
Le règlement de la communauté troyenne des merciers de 1627, leur attribue le droit de faire le trafic, en tous lieux, des marchandises comprises sous le nom de mercerie et particulièrement d’« Images, Tableaux, Peintures, Heurtes, Psautiers, Catéchismes et autres Livres, tant de Prières, Histoire que tous autres ».
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