Le téléphone apparaît en France en 1878, et est concédé à une société privée. Aussitôt, le 13 février, une expérience est réalisée à Troyes, entre le Moulin Notre-Dame et le domicile de l’inspecteur du télégraphe.
La ville de Troyes est désignée pour être en 1883, le siège du concours agricole de toute la région Nord-Est de la France, la manifestation devant se tenir place Saint-Nicolas. Un groupe d’industriels et de commerçants décident d’organiser une exposition des Beaux-Arts place du Lycée et une industrielle place de la Préfecture et à la Halle aux blés. Le Conseil Municipal en profite pour demander au Ministre des Postes et Télégraphes, la concession, pendant la durée de l’exposition régionale, d’une liaison téléphonique destinée à des auditions publiques. Troyes été la première ville à faire cette expérience.
Le 7 août 1883 se tient au tribunal de Commerce, une première réunion regroupant 40 des futurs abonnés (sur 62) qui ont signé un engagement.
Le 1er avril 1884, la Ville de Troyes est l’une des 1ères villes de France à être dotée du téléphone, grâce à l’action conjointe de la Municipalité et de la Chambre de Commerce qui avancent, chacune la moitié des fonds nécessaires (25.500 francs) à la pose de la 1ère liaison Troyes-Paris le 22 mars 1891. En 1900, c’est la même chose pour la ligne Dijon-Troyes-Reims, en 1903, pour la pose du 2ème fil entre Troyes et Paris, et en 1908 pour la construction de 2 nouveaux circuits entre Troyes et Paris. En 1903, il y a eu 43.682 communications entre Paris et Troyes, en 1906, il y en a eu 59.208.
Le central est situé au bureau de poste de la rue Charbonnet (la maison de Moïse), qui, dès 1909, devient vite exigu. Ce n’est qu’en 1927 qu’il s’installe dans le bel immeuble " Jargondis " rue Raymond Poincaré.
Au cours des premières années, les abonnés sont appelés d’après leur nom ou la dénomination de leur firme. Au fur et à mesure de l’extension du service, cette pratique s’avère source de difficultés et de lenteur. Afin d’y remédier, l’Administration attribue à chaque abonné un numéro. Dès 1903, les annuaires indiquent ce numéro, en regard du nom et de l’adresse de l’abonné.
En 1910, le service de nuit est possible, grâce à la Chambre de Commerce.
Le nombre d’abonnés est au départ de 104, de 125 en 1884, de 149 en 1889, 177 en 1896, de 364 en 1903, de 678 en 1910 et de 1.527 en 1913. Dès 1901, pour permettre au public de communiquer avec les abonnés, il y a une cabine publique à la poste centrale. Il en coûte 25 centimes pour une communication maximale de 5 minutes. Une deuxième cabine est installée au bureau du Quartier-Bas fin 1902.
A la veille de la Première Guerre mondiale, le département de l’Aube est le mieux équipé de France.
L’avantage qu’a pris la ville de Troyes en étant parmi les premières villes à vouloir être dotées du téléphone, lui a toujours été bénéfique. C’est ainsi qu’en 1928, Troyes est la première ville de France à être dotée d’un central automatique urbain, et qu’en 1964, elle est une des premières villes à recevoir un central automatique de 9.600 lignes. Le département est entièrement automatisé, 2 années avant l’ensemble du territoire français. Les cabines téléphoniques fleurissent partout.
En 1975, sous l’impulsion de notre maire Robert Galley, ministre des PTT, c’est l’établissement de communications interurbaines de manière automatique, qui annonce la disparition des " demoiselles du téléphone " !
Il faut attendre que les téléphones soient suffisamment miniaturisés pour pouvoir être qualifiés de " mobiles ". C’est en 1983 que Motorola lance aux États-Unis le premier véritable téléphone portable. Extrêmement léger pour l'époque, il a nécessité 15 années de développement et plus de 100 millions de dollars en coûts de recherche. Au début des années 1990 les téléphones cellulaires deviennent assez petits et assez bon marché pour intéresser le consommateur moyen. En France, le premier téléphone mobile apparaît en 1992.
Les nouveaux téléphones portables permettent de lire et rédiger des courriels naviguer sur Internet, photographier et enregistrer des vidéos, écouter de la musique ou encore regarder la télévision. Ils offrent des fonctionnalités de localisation automatique (guidage pour piétons et informations locales), des systèmes de paiement (porte-monnaie électronique) et bien d’autres inventions ! ! !
Sans oublier Ariane espace et les téléphones satellites.
Téléphone public de nuit
Lors du Conseil municipal du 9 juillet 1937, le rapport ci-dessous est adopté : « Par lettre du 14 mai dernier, M. le Directeur des Postes, Télégraphes et Téléphones de l’Aube fait connaître que son Administration envisageait la pose d’un appareil téléphonique à prépaiement sur la façade de l’Hôtel des Postes de Troyes. L’installation de cet appareil permettrait d’obtenir, après la fermeture du guichet du télégraphe, soit après 23 heures les jours ouvrables et 19 heures, le dimanche et les jours fériés, des communications urbaines et interurbaines pendant toute la nuit. La seule réserve émise par l’Administration des Postes, Télégraphes et Téléphones à cette installation consiste dans la prise en charge par la Ville de Troyes des dépenses d’éclairage du poste et de sa lanterne de signalisation. L’éclairage de l’appareil ne fonctionnerait d’ailleurs que pendant les périodes d’utilisation. Seule la lanterne de signalisation serait d’ailleurs allumée en permanence après 23 heures. Etant donné l’intérêt incontestable que présenterait pour la population troyenne l’amélioration envisagée par l’Administration des P.T.T., nous vous proposons d’accepter la condition mise par cette Administration à sa réalisation, c’est-à-dire de décider que les dépenses d’éclairage qui en résulteront seront à la charge de la ville ».