Nicolas Janson (né en 1420) est le premier imprimeur Troyen, et notre ville est " la " ou " une " des premières villes de France et d’Europe qui possède une imprimerie, bien avant Heidelberg, Munich, Copenhague, Lisbonne, Hambourg...
Dès 1464, l’imprimerie troyenne produit un Règlement des foires de Champagne, et en 1481, les Coutumes du Bailliage.
En 1483, un autre imprimeur troyen, Pierre Le Rouge, sort de ses presses, le Bréviaire de Troyes, conservé à la Bibliothèque nationale, en 1486, les Décrétales, la Sixième ou la Sexte, les Clémentines, Perse , Térence, le Catholicon, Lettres d’octroi des foires de la ville de Troyes...
En 1486, on compte de nombreux " imprimeurs de Troyes ".
L’évêque de Troyes, Jacques Raguier, achète de nombreuses publications et les fait enluminer par Jean Thierry, " régleur de livres d’impression, avec de l’azur, du vermillon et du safran ".
Parmi les incunables sortis des presses troyennes, citons en 1487, les Lettres-Patentes de Charles VIII, en 1490, par Nicolas Le Rouge, le Grand Kalendrier et compost des bergers, en 1491, chez Jean Le Rouge, Danse macabre historiée dont les planches suggestives ont été souvent réimprimées.
Jusqu‘au XIX° siècle, Troyes est l‘unique centre de production et de diffusion des danses macabres !
En 1492, sort des presses de Guillaume, Les Postilles et expositions des espitres et évangiles dominicales; en 1496, Les Privilèges et indulgences des Frères Mineurs et Prescheurs, en latin (orné de cinquante gravures sur bois), en 1500, Heures à l’usage de Troyes, de Jean Lecoq, avec de " nombreuses enluminures de couleurs, et personnages " (663 lettres enluminées).
Les productions gothiques des Lecoq sont bien imprimées, aux deux encres rouge et noire, au contraste heureux.
En 1545, L’Antiphonaire, avec " figures, lettres ornées ", de Nicole Paris.
Au XVI° siècle, on compte à Troyes, au moins trente-cinq imprimeurs.
L’Imprimerie de Troyes, connue très tôt dans toute l’Europe par les Almanachs et la Bibliothèque bleue, se distingue par plusieurs éditions considérables, telles que la Grande Édition de la Géographie de Davity, les Mémoires de Castelnau, la première Traduction Françoise de Fra-Paolo, les Mémoires d’Aubigné.
Les premières Éditions des Traductions données par Perrot d’Ablancourt, de Tacite, de Lucien, de la Retraite des dis mille... sont imprimées à Troyes. Au frontispice de ces Éditions, on lit en petits caractères, recouverts par la Vignette du Libraire de Paris: " à Troyes, & se vend ".
Un très beau Missel de la fin du XV° siècle, en vélin, conservé à la Bibliothèque des Jacobins, est considéré à ce jour, " comme un chef-d’œuvre d’impression ".
Dès 1582, sortent des presses de Claude Garnier, " en la Petite Tennerie, sur le premier pont et tenoit boutique rue Notre-Dame, vis-à-vis la Croix-Blanche ", les arrêts rendus par la Cour des Grands Jours.
Pierre Chevillot (en 1594), son neveu Antoine (en 1620), puis son gendre Jean Blanchard (en 1643), ont le titre d’Imprimeur du Roy, puis de Imprimeur et libraire du Roy. En 1652, l’enseigne est Aux Armes de France et de Navarre.
A la mort de Blanchard (en 1670), trois de ses six enfants, suivent la carrière paternelle (Louis, Pierre et Etienne); ils s’intitulent aussi Imprimeur du Roy et de Messieurs du Corps de Ville. Ils impriment également beaucoup d‘almanachs. Au décès de Louis Blanchard, c’est son genre Pierre Michelin qui lui succède. Il joint à son titre d’imprimeur du Roi, celui de l’évêque, qui n’est pas un simple titre honorifique à l’époque des querelles jansénistes, où paraissent tant de mandements épiscopaux. En 1707, il a pour enseigne Aux Armes du Roy et de la Ville ses prédécesseurs, il produit surtout des ouvrages officiels, sauf, en 1733, un très beau Missel de Troyes. Comme, donné par Bossuet.
En 1811, son successeur, Michel Gobelet et Fils, est Imprimeur de la Cour d’assises, mais en 1817, il est toujours Imprimeur du Roi et de la Mairie...
L’industrie du Livre occupe à Troyes, depuis l’origine jusqu’à la Révolution, plus d’un millier de personnes , tant imprimeurs, libraires que relieurs et fondeurs. Mais il y eut aussi, surtout au XV° siècle, des copistes, des enlumineurs, des régleurs...
Cette corporation doit se plier à des lois sévères et nombreuses, et c’est ainsi que Macé Moreau subit le supplice du feu pour colportage de livres luthériens, en 1549, et Jacques Febvre, Michel Gobelet, au XVIII° siècle, ont été incarcérés à la Bastille.
Troyes conservera pendant quatre siècles sa renommée dans l’imprimerie.
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